Intertextualités dans Le miroir des limbes I, Antimémoires d'André Malraux
Institution:
Paris 3Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
After a general survey of linguistic terminology, I firstly examined how Malraux's position in Antimemoirs ( Le Miroir des limbes I, Antimémoires, 1967) fits in the memorialist genre and also other texts which, while more or less autobiographical, nevertheless touch the borderline between novel and autobiography. Secondly, I discussed the interplay of hypertext and hypotext i. E. Malraux's prolongations from earlier novels such as The Walnut Trees of Altenburg (1943) and the Asian trilogy. Thirdly, I made a detailed examination of the permutation of intertextual statements concerning other people's discourse and the effects that their quotations produced. It seems to me that the issue of dialogism is on the one hand linked to Malraux's idea of death and history and on the other to people's enunciation (of it). Via his (fictional) characters Malraux in fact enters into a dialogue with his own intellectual preoccupations. On the course of my study I noticed that intertextual statements can, above all, be read as autotextual statements. The key idea of confrontation, already dear to Malraux in the 20th and which governs his writings on art ( Imaginary Museum) and literature (Interior Library), is due to a very personal style I have called "Malraux's manner". Malraux thus seems to move on the borderline between traditional source criticism and modern intertextuality.
Abstract FR:
Après un tour d'horizon de terminologie linguistique, nous avons étudié dans l'ordre la position du Miroir des limbes I, Antimémoires par rapport au genre des Mémoires et des textes plus ou moins autobiographiques, quoique parfois nettement à la charnière entre le roman et l'autobiographie. Dans un deuxième temps, il a été question du jeu de l'hypertexte et de l'hypotexte, c'est-à-dire des prolongations apportées à certains romans ou essais (Les Noyers de l'Altenburg, la trilogie asiatique) que Malraux reprend dans ses Antimémoires (" autotextualité "). Dans un troisième temps, nous avons étudié la permutation du dire intertextuel - le discours d'autrui - et les effets de citation. A notre avis, la problématique du dialogisme est d'une part liée à la conception qu'a Malraux et de la mort et de l'histoire et d'autre part directement aux instances d'énonciation. Il nous semble que Malraux fait - par le biais de ses personnages - " dialoguer les lobes de son cerveau ". Lors de cette recherche, il s'est avéré que la permutation du dire intertextuel est avant tout d'ordre autotextuel parce que l'intertextualité tend à se résoudre en autotextualité. L'idée de confrontation, déjà chère à Malraux dans les années vingt, régit sa façon particulière - la manière Malraux - d'aborder et l'art (le Musée imaginaire) et la littérature (la Bibliothèque intérieure). De ce côté-là, Malraux semble bien être à la charnière entre la critique des sources et l'intertextualité au sens moderne.