thesis

Rêves et cauchemars dans l'oeuvre d'Emile Zola

Defense date:

Nov. 7, 2020

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Institution:

Paris 3

Disciplines:

Authors:

Abstract EN:

The dream, or the nightmare, remains discreet in Zola's work, though it is not absent. It cannot be, as naturalistic fiction endeavours to devoid it of its spirituality, so as to engrain it within the sleeper's concrete life, that is to say their body. This also follows physiologists' step : turning the dream into an object for scientific investigation. In their (and Zola's) views, sleep induces a weakening of the will that accounts for the coming of mental representations during it. As for their contents, it is mainly linked with the use of memory or the reactivation of sensitive impressions. The identities of Zola's dreamers is also redolent of a doxa borrowed from physiologists. But science is not the only one that must be taken into account. To begin with, literary traditions – premonitions, mainly – are to be found in naturalistic fiction, which has to provide them a new meaning and a new legitimacy. Then, Zola feels hindered by what he calls the « baroque » in dreams, with all its metamorphoses, which he reduces or makes disappear. Finally, the contrast between dreams and nightmares, neatly polarized, prolongs or discloses aspirations, obsessive fears and anguishes, that are tale-telling about the creator (and not only about his creatures). But we must also talk about « dream-states », be it hallucinations, visions, extases, deliriums, which are numerous : their disturbing connexion with dreams shows that it can, rather worryingly, lead one to madness. Our writer finds himself faced with the task of introducing order, or a rational organization, into this scale of states, the delimitation of which is all but clear and reassuring.

Abstract FR:

Le songe, qu'il soit rêve ou cauchemar, reste discret chez Zola, sans être absent. Il ne peut l'être, la fiction naturaliste tâchant de le vider de sa spiritualité pour le rattacher à la vie concrète, et donc au corps, de l'endormi. C'est aussi la démarche des physiologues qui font du rêve un objet d'investigation scientifique. Chez eux, comme pour Zola, l'affaiblissement de la volonté, qui accompagne le sommeil, rend possible l'envahissement de représentations pendant celui-ci ; leur contenu s'explique surtout par l'usage de la mémoire et la réactivation des impressions des sens. L'examen de l'identité des rêveurs zoliens confirme l'empreinte d'une doxa reprise à la physiologie. Mais le discours scientifique n'occupe pas seul le terrain chez Zola. D'abord, des traditions littéraires, surtout celle du songe prémonitoire, reviennent dans la fiction naturaliste, qui doit leur trouver un sens et une nouvelle légitimité. Ensuite, l'écrivain est gêné par le « baroque » du songe, avec toutes ses métamorphoses, qu'il réduit ou fait disparaître. Enfin, le contenu des rêves et des cauchemars, nettement polarisés, prolonge ou révèle des aspirations, des hantises, des angoisses qui parlent au moins autant du créateur que de ses créatures. Terminons en évoquant les « états de rêve » – hallucination, vision, extase, délire – abondants, et qui montrent, par leur trouble parenté avec le rêve, que ce dernier peut être un inquiétant passage vers la folie : à charge pour l'écrivain de réintroduire de l'ordre ou une organisation rationnelle dans cette gamme d'états dont la délimitation est tout sauf claire et rassurante.