thesis

Aspects de la métamorphose dans la littérature narrative médiévale de la langue d'oi͏̈l (XIIe-XIIIe siècles)

Defense date:

Jan. 1, 2002

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Institution:

Toulouse 2

Disciplines:

Abstract EN:

Our aim is to show how the theme of the passage from one kingdom of nature to another, which stems from the mythological pagan stock, was appropriated by medieval writers. In a conception still linked to paganism, metamorphosis undergoes an initial adaptation with the courtly moralizing of Ovid's "Metamorphoses"; it can also be considered as an instrument of knowledge or of the discovery of love; in any case, the question is raised as to what authority permits to do so. According to a christian perspective, this theme comprises both evil and heavenly operations. The capacity to modify the order of the Creation is then solely attributed to God whereas the devil can only produce an illusive version of it as his actions only amount to ephemeral distorsions. The theme of metamorphosis also undergoes a literary evolution which leads to a progressive reduction and to the dissolution of the phenomenon into rhetorical figures.

Abstract FR:

Cette étude porte sur la métamorphose dans la littérature narrative médiévale de langue d'oi͏̈l (XIIe-XIIIe siècles). Nous cherchons à montrer comment le thème du passage d'un règne à un autre de la nature, issu du fonds pai͏̈en mythologique, a été remployé par les auteurs du Moyen Âge. Dans une conception encore pai͏̈enne du thème, la métamorphose passe par une première adaptation avec la moralisation courtoise des "Métamorphoses" d'Ovide ("Ovidina"); elle peut aussi être considérée comme un instrument de connaissance ou d'initiation à l'amour (la femme-guivre du "Bel Inconnu" et les histoires de loup-garou); dans tous les cas, se pose le problème de l'instance qui la permet (le "mirabilis", le "miraculosus" et l'"humanus"). Dans une perspective chrétienne, elle comprend les opérations diaboliques et celles de Dieu (mises en scènes des dogmes et théophanies, miracles de métamorphose). Le pouvoir de modifier l'ordre de la Création est alors réservé exclusivement à la divinité : le diable, lui, ne peut qu'en produire l'illusion, ses actions se réduisant à des travestissements éphémères. Parallèlement à cette évolution conceptuelle, le thème de la métamorphose connaît une évolution littéraire qui le conduit à une progressive réduction et à la dissolution du phénomène en procédé rhétorique. Au début du XIVe siècle, l'"Ovide moralisé", qui excède le cadre chronologique de notre étude, représente le point final de cette involution.