Les Prières ou Méditations de S. Anselme de Contorbéry et les premiers recueils apocryphes
Institution:
Paris 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The prayers and meditations of s. Anselm of Canterbory (1109) is a major reflection of the changes that took place in the 11th century medieval western spirituality. By recreating a link to the practices of classical philosophy and by transforming at its essence the genre of private prayer, Anselm offered medieval literature a crowning master piece to its own laborious and fertile evolution since Carolingian times. A victim of its own success, the Anselmian prayers and meditations were rapidly expended upon by new texts from the very beginning of the 12th century. To the twenty three original texts, successive copyists and editors of the prayers and meditations added many prayers by well-known authors, such as ralph of battle, john of fecamp or aelred of rievaulx and by several anonymous authors. The 17th century edition by dom G. Gerberon, reprinted in patrologia latina (pl 158), includes no less than one hundred and eleven texts. This work therefore has two objectives : first to present the history of this complex work in order to attempt to explain its origin by showing 12th century manuscripts all the while situating the book in its literary tradition ; second by studying more than 100 manuscripts, this work offers a critical study and a translation of 12th century Anselmian apocrypha. The latter, situated at the very origin of later editions, represent the most interesting part of Anselmian apocrypha in so far as the emanate from Anglo-Norman monastic milieus contemporary to Anselm. These texts form an interesting ensemble of witnesses to 12th century private devotion prayer unedited since the 17th century.
Abstract FR:
Le recueil des Prières ou Méditations de saint Anselme de Cantorbery (1109), est un témoin majeur du changement qui s'est opéré au XIe siècle dans la spiritualité de l'occident médiéval. En renouant avec les exercices spirituels antiques, et en transformant en profondeur le genre même de la prière privée, Anselme a offert à la littérature latine médiévale une œuvre couronnant sa laborieuse et féconde évolution depuis les temps carolingiens. Mais victime de son propre succès, le livret anselmien a rapidement été amplifié d'apports nouveaux, et ce dès les premières années du XIIe siècle. Aux vingt-trois textes authentiques, les copistes et les éditeurs successifs du recueil ont ajouté des dizaines de pièces d'auteurs connus, comme Raoul de Battle, Jean de Fécamp ou Aelred de Rievaulx, ou anonymes, si bien qu'au XVIIe siècle l’édition du mauriste G. Gerberon, reprise ensuite dans la patrologie latine (vol. 158), ne compte pas moins de cent onze prières et méditations. L'objet de ce travail est donc double. Il veut d'abord présenter l'histoire complexe de ce recueil, pour tenter d'en expliquer l'origine grâce à l'étude des témoins du XIIe siècle, tout en le resituant dans sa tradition littéraire. Ensuite, à partir de l'étude de plus d'une centaine de manuscrits, il propose une édition critique et une traduction des textes apocryphes du XIIe siècle. Ces derniers se situent en effet au principe même des éditions postérieures, et représentent la part la plus originale des recueils apocryphes anselmiens, dans la mesure où ils émanent des milieux monastiques anglo-normands contemporains d’Anselme. Ces textes forment ainsi un ensemble intéressant de témoins de la dévotion privée au XIIe siècle, qui n'avaient plus été édités depuis le XVIIe siècle.