Recherches sur le banditisme et la piraterie dans la pensée et la culture du Haut Empire romain
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Paris 4Disciplines:
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Les romains appellent latro le bandit terrestre ou maritime. Ce mot a des sens multiples de connotation toujours péjorative. Alors que les civilisations archaïques toléraient les formes privées de guerre et de pillage, l'État romain a interdit toute violence hors de la caution de l'État et a défini pour la guerre un cadre institutionnel et religieux très strict. Le latro est alors un ennemi, intérieur ou extérieur, qui use de la violence hors du cadre juridique romain de la guerre et à qui on dénie, de ce fait, tous les droits du belligérant. Une étude des emplois de latro et latrocinium dans le contexte militaire montre que les historiens de l'empire romain utilisent ce terme surtout dans le contexte de l'histoire républicaine, pour distinguer, selon des critères plus culturels que juridiques, l'ennemi légitime de l'ennemi illégitime, et décrire des formes de combat plus proches de la guérilla que de la guerre institutionnelle. Ils utilisent, en revanche, très peu ce terme pour l'histoire de l'Empire. Le banditisme, lorsqu'il n'est pas une forme de guerre, existe dans les sociétés ou l'État est faible ou affaibli; il peut aussi être preuve d'un dérèglement de la société : le banditisme à grande échelle qui se développa sous le Bas Empire est en germe dans la société du Haut Empire. Les écrivains qui nous portent témoignage sur la vie quotidienne (moralistes, romanciers), montrent que malgré tous les éloges que l'on fait de la paix romaine, le banditisme intérieur n'a pas disparu. La rencontre du bandit ou du pirate est une peur quotidienne. Pirate et bandit sont des figures traditionnelles du roman grec et latin. Ces œuvres apportent une connaissance sur l'organisation du banditisme et de la piraterie. Nulle part, dans la littérature gréco-romaine, n'apparait la figure du bandit populaire, dont l'existence est pourtant assurée pour d'autres époques. Il existe certainement mais toutes nos sources font du bandit une figure à la fois banale et haïe.