"Le rossignol chante mal" - Jean Cocteau et la collaboration entre écrivains et musiciens à son époque
Institution:
Paris 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
"Le Rossignol chante mal" (The nightingale sings badly) is one of the aphorisms that Coucteau included in his pamphlet on music Le Coq et l'Arlequin. This aphorism epitomizes several aspects of Cocteau's poetics: in the first place, the will to be provocative, the desire to engender amazement at all costs, following the thread of the impetuous "étonne-moi" that Diaghilev hurled to the young Cocteau; in the second place, a taste for paradoxes not really dissimilar from the attempt to startle that was typical of the larger context of poetical movements at the beginning of the 20th century; and, at last, Cocteau's anti-romantic musical theories, prone to a kind of realism excluding all sort of lyrical idealizations. In this context, the present dissertation examines all of Cocteau's works - including some films - that the author wrote in close collaboration with composers, or that have been set to music at a later time by composers belonging to his circle. The merely literary works by Cocteau that one must know in order to understand the musical ones are also considered. Besides Cocteau, the present dissertation takes into consideration other authors and composers as well: Apollinaire, seen as Cocteau's forebear and the beginner of a new concept of classicism; Radiguet and Cendrars, who - for different reasons - were the closest poets to Jean Cocteau; Érik Satie and Pablo Picasso, the creators of Parade, a breaking-through masterpiece; Igor Stravinsky, both because of his Œdipus Rex and the influence exerted by his poetics, since the Sacre du Printemps, upon Cocteau; Francis Poulenc (Les Mamelles de Tirésias, La Voix Humaine, Le Gendarme Incompris); Darius Milhaud (Le Pauvre Matelot, Le Bœuf sur le toit); Arthur Honegger (Antigone); Georges Auric (the composer of the soundtracks of almost all of Cocteau's films).
Abstract FR:
L'aphorisme de Cocteau: "Le rossignol chante mal", qu'on peut lire dans son pamphlet Le Coq et l'Arlequin, résume, à sa manière, la poétique de Cocteau: son attitude provocante, son désir d'étonner, dans la direction de l'impérieux "étonne-moi!" que Diaghilev avait lancé au tout jeune poète; son goût pour le paradoxe, caractéristique de la plupart des mouvements poétiques du début du XXe siècle en France; il résume aussi les théories de Cocteau sur la musique, il affirme son anti-romantisme et son inclination pour un réalisme qui s'éloigne de l'idéalisme lyrique. La thèse analyse toutes les œuvres de Cocteau, qui font l'objet d'une collaboration avec un musicien, qui ont été mises en musique par des compositeurs , ou dont la lecture est indispensable pour la compréhension des premières. Sont abordées également les œuvres d'autres écrivains et compositeurs, comme Apollinaire, considéré comme un précurseur de Cocteau dans l'intuition d'une collaboration possible avec les musiciens et dans la genèse d'un nouveau classicisme; Radiguet et Cendrars, proches de Cocteau; Érik Satie et Pablo Picasso, auxquels on doit la création de ce chef-d'œuvre de rupture qu'est Parade; Igor Stravinsky, non seulement pour l'Œdipus Rex mais aussi pour l'influence de sa poétique sur celle du poète, à partir du Sacre du printemps; Francis Poulenc (Les Mamelles de Tirésias, La Voix humaine, Le Gendarme incompris); Darius Milhaud (Le Pauvre Matelot, Le Bœuf sur le toit), Arthur Honegger (Antigone); Georges Auric (pour les bandes sonores des films de Cocteau).