thesis

Per dumeta : recherches sur la rhétorique des Stoïciens à Rome, de ses origines grecques jusqu'à la fin de la République

Defense date:

Jan. 1, 2006

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Institution:

Paris 4

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

As the science of speaking well, in which « speaking well » means « telling the truth », Stoic rhetoric is akin to an anti-rhetoric. Valuing brevity, refusing to excite passions, inapt at persuading its audience, it rejects every characteristic of traditional oratory and leans towards philosophical dialectics. However, the disparity between strict precepts and a wide range of oratorical practices encourages us to examine whether this theory may not allow a more open interpretation, especially as Stoic rhetorical doctrines changed with time and with the succession of Scholarchs. It seems that when it first took root in Rome, as early as 155 B. C. With Diogenes of Babylon, Stoicism had not yet formulated a clear message on a subject which had been conflicting with philosophy since the Gorgias. Because of the links between Panaetius and Scipio’s circle, Stoicism influenced the way many aristocrats, among whom Fannius, Tubero, Rutilius Rufus and Cato Uticensis, both lived and practised eloquence. Wavering between two poles of attraction - Cynicism and Aristotelianism - Stoic rhetoric had such a strong influence on most Latin writers, as a model to be either followed or rejected, that Cicero had to organise a rigorous strategic dispute, both stylistic and philosophical, against it. In so doing, he helped to acclimatise it to Rome and to adapt it to Latin language and culture, while suggesting that the antinomy between Stoic philosophy and rhetoric, though real, was not inevitable.

Abstract FR:

Définie comme la science du bien parler où « bien parler » revient à « dire le vrai », la rhétorique stoïcienne ressemble à une anti-rhétorique. Éprise de concision, refusant l’appel aux passions, inapte à persuader l’auditoire, elle rejette toutes les caractéristiques de l’art oratoire traditionnel et s’apparente à la dialectique des philosophes. Le décalage entre des préceptes rigoureux et une palette ample et nuancée de pratiques oratoires invite toutefois à examiner si cette théorie ne renfermait pas les prémisses d’une interprétation plus souple, d'autant que les conceptions de la rhétorique ont évolué au fil du temps et des scholarques. Il semble que le stoïcisme, au moment de son implantation à Rome dès 155 avant Jésus-Christ avec Diogène de Babylonie, n’avait pas encore élaboré de message clair au sujet d’une discipline qui entretenait, depuis le Gorgias, des relations conflictuelles avec la philosophie. Grâce aux liens de Panétius avec l’entourage de Scipion, le stoïcisme infléchit le mode de vie et de parole de nombreux aristocrates romains, dont Fannius, Tubero, Rutilius Rufus puis Caton d’Utique. Partagée entre deux pôles d’attraction, le cynisme et l’aristotélisme, la rhétorique stoïcienne exerça une telle influence - comme modèle ou repoussoir - sur la plupart des écrivains latins qu’elle rendit nécessaire une stratégie polémique rigoureuse, d’ordre non seulement stylistique, mais aussi philosophique, de la part de Cicéron. Ce faisant, il contribua à l’acclimater à Rome, à l’ancrer dans la langue comme dans la culture, tout en suggérant que l’antinomie entre philosophie du Portique et rhétorique était peut-être une réalité, mais non une fatalité.