thesis

Place et traitement de l'hérésie dans l'oeuvre de Saint Jérôme

Defense date:

Jan. 1, 1996

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Institution:

Rouen

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

In his polemical treatises, Jerome classifies his adversaries as heretics. Such a classification, excessive for the opponents of asceticism, Helvidius and Jovinian, or for the detractor of the cult of the martyrs, Vigilantius, seems to be founded for the unconditional admirers of Origen, John of Jerusalem and Rufinus. It is totally called for in the case of Pelagius, whose teachings void the notion of divine grace. Heresy dominates Jerome's polemical writings, as well as those periods of his life time during which the controversy spread. The names of certain gnostic heretics appear more often in his exegetical writings, where the influence of Origen may be perceived. Although Jerome comprehends contemporary heresies (arianism, origenism, and pelagianism), his knowledge of older heresies remains limited, as his presentation of the different gnostic doctrines attests. In his exegetical works he also develops his conception of heresy and the heretic, in general. He defines heresy principally as a corruption of Church doctrine, based on a fallacious interpretation of Scripture. The heretic is seen both as the enemy from within the Church, and as the stranger allied with the devil to pervert the Church. Jerome opposes the "ecclesiasticus uir", defender of the truth, to the proud, greedy, debauched, hypocritical, obstinate heretic. This is the image to which he refers when he undertakes to silence contemporary heresy with numerous conventional procedures, such as the amalgamation and the assimilation of heresy to paganism and to diabolical origins. In his attack against Pelagius, these procedures enable him to denounce pelagianism as a heresy, and thus refute it. Although Jerome does not act as a heresiologist when introducing past heresies, he often uses certain heresiological procedures, and thus can be considered as the successor to Irenea of Lyons, Origen, and Tertullian.

Abstract FR:

Dans ses traités polémiques Jérôme identifie ses adversaires à des hérétiques. Cette identification, excessive dans le cas d'Helvidius et de Jovinien ou dans celui de Vigilance n'est pas totalement infondée dans le cas de Jean de Jérusalem et de Rufin ; elle s'avère même tout à fait légitime dans celui de Pélage. La question de l'hérésie est plus particulièrement présente dans les écrits polémiques de Jérôme, mais les noms de certains hérétiques gnostiques apparaîssent davantage dans les oeuvres exégétiques où ils traduisent l'influence d'Origène. Jérôme connaît avec précision les hérésies contemporaines (arianisme, origénisme et pélagianisme), mais sa connaissance des hérésies anciennes est succincte, comme le montre sa présentation des systèmes gnostiques. Parallèlement à sa présentation des diverses hérésies, il développe, dans ses oeuvres exégétiques, un discours sur l'hérésie et l'hérétique en général. L'hérésie s'y définit principalement comme une perversion de la doctrine à partir d'une interprétation de l'Ecriture ; l'hérétique y apparaît autant comme l'enneni de l'intérieur que comme l'étranger qui fait alliance avec le diable pour pervertir l'Eglise. Aux hérétiques orgueilleux, débauchés et hypocrites, Jérôme oppose la figure de l'homme d'Eglise, armé du "glaive" des Ecritures et défenseur de la vérité. C'est à cette figure qu'il s'identifie lorsqu'il entreprend de réfuter les hérétiques contemporains en utilisant nombre de procédés hérésiologiques traditionnels tels que l'amalgame, l'assimilation au paganisme et l'origine diabolique de l'hérésie. La mise en oeuvre de ces procédés dans le cadre de sa polémique avec Pélage lui permet de dénoncer le pélagianisme comme une hérésie et d'en amorcer la réfutation. Si Jérôme ne réagit pas en hérésiologue face aux hérésies du passé, il utilise cependant en de multiples occasions les procédés de l'hérésiologie et se présente ainsi en héritier d'Irénée de Lyon, d'Origène et de Tertullien.