Poétique de l'infratextualité : cryptages et anamorphoses littéraires de la modernité
Institution:
Paris 3Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
A text is first and foremost a collection of signs enclosed in a two-dimensional area, that is traditionally read, in the occidental culture, from left to right and from top to bottom, in a linear way, but that can also be made out, by its spatiality, in other directions. This work deals with the sum of the writings that use these other vectorial options, typically poetic and literary. I propose to gather up all these differential discursive constructions under the generic denomination of infratext, and to define infratextuality as the transtextual poetic modality that results from the combination and the interactions of a (linear) text and a hidden, moving and deviating one. The first part of this thesis offers an analysis of the linguistic fondations of this poetic object (F. De Saussure's Anagrams, C. Kerbrat-Orecchioni's Connotation), and sets out a typology of infratextual forms and modes, completed with a study of the limits of this theoretical construction. The second part deals with the problems of legibility inherent in these encrypted texts, that can partly be solved by the demarcating system, the topological grid, and the plural indexical and deictic networks that often reveal the infratextual latencies of a writing. The third part focuses on the concrete effects and the transcendent stakes of infratextual practices, showing notably how the reflexive impact of these formal and significant overdeterminations modifies the real readers' strategies and their relations to similarly constrained texts, analyzing the connections between infratextuality and the unconscious, and defining this poetic modality as a factor in requalifying literature as game.
Abstract FR:
Un texte est avant tout un assemblage de signes circonscrit dans un espace à deux dimensions, qui se déchiffre traditionnellement, dans la culture occidentale, de gauche à droite et de haut en bas, de manière linéaire, mais qui s'ouvre simultanément par sa spatialité même à d'autres sens de lecture. C'est à l'ensemble des énoncés qui exploitent ces autres possibles vectoriels, proprement poétiques et littéraires, que cette recherche est consacrée. Je propose de réunir sous le terme générique d'infratexte toutes ces constructions discursives différentielles, et de désigner l'infratextualité comme la modalité poétique transtextuelle née de la coprésence et des échanges dialogiques d'un texte linéaire et d'un texte caché, mouvant ou déviant. La 1e partie de ce travail offre une analyse des fondements linguistiques de cet objet d'étude (Les Anagrammes de F. De Saussure, La Connotation de C. Kerbrat-Orecchioni), suivie d'une typologie des formes et des régimes de l'infratextualité, elle-même complétée par une étude des cas-limites de cette construction théorique. La 2e partie soulève les problèmes de lisibilité inhérents à ces énoncés cryptés, qui peuvent être en partie résolus par le système démarcatif, la grille topologique, et le réseau indiciel et déictique plural qui dénoncent fréquemment les latences infratextuelles d'une oeuvre. La 3e partie porte l'accent sur les effets concrets et les enjeux transcendants des pratiques infratextuelles, en montrant notamment l'impact réflexif qu'exercent ces surdéterminations formelles et signifiantes sur les modes de lecture des récepteurs réels et sur leur relation aux textes semblablement démultipliés, en analysant les rapports de l'infratextualité à l'inconscient, et en définissant cette modalité poétique comme un agent de requalification de la littérature comme jeu.