Action oratoire et écriture du corps de Quintilien à Louis de Cressoles
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Paris 4Disciplines:
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L'action oratoire, cinquième partie de la rhétorique, a une histoire incertaine depuis ses débuts dans l'antiquité. Quintilien a consacré à ce sujet un chapitre important de l'institution oratoire, dont nous étudions les procédés d'écriture en les confrontant à d'autres discours antiques sur le corps. La part accordée au corps et à l'action oratoire est en effet liée à la conception que l'auteur se fait de l'orateur, du traité, et de l'art oratoire. A la renaissance, qui voit éclore parallèlement d'autres discours sur le corps, la rhétorique offre un traitement varie de l'action oratoire, dans des démarches qui sont autant de lectures du chapitre fondateur de Quintilien, conduisant à le résumer, le recopier, ou parfois l'augmenter. L'étude de ces traités dans leur diversité révèle que l'action oratoire pose surtout des problèmes d'écriture du corps et de son inscription dans le cadre écrit d'une rhétorique qui ne cesse de redéfinir ses propres limites. En 1620, le jésuite Louis de Cressolles consacre à l'action oratoire un volumineux traité, les vacationes autumnales, un livre entier étant réservé au geste de l'orateur. Son écriture, à l'opposé de beaucoup de ses prédécesseurs en la matière, se réclame de la copia, et multiplie les citations empruntées à l'antiquité dans toute sa diversité, pour mieux recomposer le comportement de l'orateur contemporain. Il apparait dès lors que la fortune inégale que connait l'action oratoire, tant dans l'antiquité classique, qu'à la Renaissance n'est pas seulement liée aux circonstances historiques, mais au problème d'écriture et d'inscription au sein de la rhétorique.