thesis

Leconte de Lisle ou la passion du beau

Defense date:

Jan. 1, 2008

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Institution:

Paris 3

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

“Up to his death Leconte de Lisle was so reserved about his private life and he was so little honoured that one might think he virtually hardly lived. One had the feeling that he neared the state of Nirvana, that he was almost a pure spirit, that the publishing of his works – scarce as they were, though - had exempted him from living a human life. Naturally the two words which occur most about him in nearly all histories of literature, which are copied over and over again, which are scrupulously passed on: "impersonality" and "impassiveness", confirm this feeling. Now this work based on his correspondence and of those of his contemporaries, on dissertations, on newspaper articles, on history and learned books and so on, prove the contrary in an elaborate and irrefutable way: Leconte de Lisle indeed lived. Quite a piece of news ! Leconte de Lisle did have a body and a soul: he was fond of the local cooking in La Réunion. He experienced pleasure and grief, good health and disease, cold and heat. He was good-looking as a young man and not so later on. He loved, liked or disliked some of his (male/female) contemporaries, as this may happen to any of us. I have just written: "any of us ". But is that sure? And if it was the case, would it be worth being interested in its life? Montaigne indeed says - this is one of his greatest sentences - : that everybody carries "the whole form of human condition ". The form yes, but what about the substance? This is questionable. That of our man who was but briefly exposed to the rare beams of a short-lived glory presents rather singular lines on two essential points, first through his own personal path and then in his relation to poetry which was all his life. ” Edgard Pich.

Abstract FR:

Jusqu’à sa mort Leconte de Lisle a fait preuve d’une telle discrétion sur sa vie privée, et il a été si peu à l’honneur qu’on pouvait avoir l’impression qu’il vivait à peine, qu’il approchait du Nirvana, qu’il tendait vers le pur esprit, que la publication de ses ouvrages, rares au demeurant, l’avait presque dispensé de vivre humainement. Tout naturellement, les deux mots qui reviennent perpétuellement à son sujet dans presque toutes les histoires de la littérature, qu’on copie et recopie littéralement et qu’on se transmet scrupuleusement, « impersonnalité » et « impassibilité », sanctionnent cette impression. Or, cet ouvrage, fondé sur sa correspondance et celles de ses contemporains, sur des mémoires, des articles de journaux, des livres d’érudition et d’histoire, etc. Prouve de façon circonstanciée et irréfutable le contraire : c’est là une grande nouvelle : Leconte de Lisle a vécu. Oui - quelle nouvelle ! - Leconte de Lisle avait une âme et un corps : il aimait la cuisine réunionnaise ; il a connu le plaisir et la peine, la bonne santé et la maladie, le froid et le chaud ; il a été beau dans sa jeunesse et moins beau plus tard ; il a aimé ou n’a pas aimé, dans tous les sens de ce verbe, certain(e)s de ses contemporain(e)s, - comme il peut arriver à tout le monde. Je viens d’écrire : « comme tout le monde ». Mais est-ce bien sûr ? Et si c’était le cas, vaudrait-il la peine de s’intéresser à sa vie ? Montaigne dit bien, et c’est l’une de ses phrases les plus belles, que tout homme porte « la forme entière de l’humaine condition ». La forme oui, mais la substance ? Ce n’est pas certain : celle de notre homme, qui n’a été que très passagèrement exposée aux rares rayons d’une gloire éphémère, présente des traits assez singuliers et cela sur deux points essentiels : d’une part dans son parcours individuel, d’autre part dans son rapport avec la poésie qui a été toute sa vie. » Edgard Pich.