Les successions de consonnes en latin
Institution:
Paris 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
This study centers on sequences of consonnants and tries to show how their repartition is not a random repartition. They are limited in number as welle as in length and by the types of consonnants used in the sequences. The analysis is conducted from a latin corpus because in that field, latin has clearcut structures. All the same its results have a wider scope. Already, at bundaries between two words, that is in speech (fr. Langage), not in the language (fr. Langue), the sequences of consonnants have a lesser frequency than should be expected if we consider their number at the end and beginning of words. In morphology, there appears no sequences of consonnants at the articulation of morphemes. At last, Sequences may be reduced according to the places and manners of articulation. Lastly we leave to the care of experimental phonetics the explanation of the facts that we brought to light out of te intricate contexts that hide them.
Abstract FR:
L'objet de la thèse est de montrer que les consonnes, à la différence des voyelles, ne peuvent pas se succéder indéfiniment : elles sont très limitées en nombre et par la nature des articulations en présence. On observe déjà, sur les textes latins, qu'à l'intermot, on a moins de successions de consonnes que la fréquence des consonnes finales et initiales le ferait espérer mathématiquement ; que, dans la morphologie, jamais la jonction de 2 morphèmes n'a donné lieu à une succession de consonnes. Un certain nombre de mots outils présentent aussi deux formes équivalentes qui dans une certaine mesure, répondent au besoin d'éviter les successions de consonnes ou bien au contraire, d'en provoquer à titre de ponctuation orale. Les statistiques et les calculs mathématiques permettent d'établir une fréquence normale des voyelles en face des consonnes et montrent que les successions de consonnes sont très loin de ce qu'un tirage aléatoire ferait espérer. En passant, il permettent aussi des observations stylistiques intéressantes. Cette partie de la thèse établit le fait. Après l'établissement de ce fait mathématique, on étudie les modalités selon lesquelles une succession de consonnes est plus ou moins admise suivant les articulations dont elles est composée. On découvre alors qu'il existe une hiérarchie des points et modes d'articulation qui interfère avec la dominance de l'explosive sur l'implosive. À titre secondaire on trouve aussi des explications pour certains phénomènes comme le rhotacisme. Il est nécessaire ensuite de considérer dans quelle mesure les observations faites sur le latin peuvent être considérées comme étant autre chose qu'un accident de cette langue. Pour cela, on étudie d'abord les variations qui existent en latin pour montrer qu'elles sont toujours liées à un système qui interfère avec les faits établis. Puis on étudie, pour d'autres langues que le latin, dans quelle mesure on y retrouve les faits que nous avions observés ou bien dans quelle mesure on peut expliquer qu'ils ne s'y retrouvent pas. Cette intégration des faits établis dans des systèmes plus larges permet d'affirmer qu'ils sont objectifs, généraux et justifient une explication de phonétique expérimentale. Une caractéristique originale de la thèse, c'est de partir de textes latins pour aller jusqu'à la phonétique expérimentale. L'analyse des textes trouve ainsi une confirmation dans les explications physiques et d'autre part les explications physiques sont restreintes avec plus de rigueur par l'analyse linguistique. Cependant, l' étude expérimentale restera incomplète. En effet, si nous nous appuyons sur des techniques déjà anciennes et éprouvées, nous n'obtenons pas une certitude suffisante. Notre travail s'achève donc sur un inventaire des possibilités qu'offrent les logiciels informatiques d'analyse ou de synthèse de la parole.