De Vita solitaria de Pétrarque : édition, traduction et commentaire
Institution:
Paris 4Disciplines:
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Abstract EN:
Petrarch's De uita solitaria treatise, written in 1346, was sent twenty years later, after many alterations, to its addressee, Philippe de Cabassoles, bishop of Cavaillon and one of Petrarch's closest friends ; it is a long letter divided into two books ; in the first one, the author demonstrates the superiority of solitary life, contrasting it to the busy life of the city dweller, who, labouring under his passions, beguiles his tediousness in cities through restlestness, ending in sheer alienation. The second book includes a long list of examples taken from all ages and all cultures meant to illustrate the demonstration. Petrarch creates an original ideal which draws elements from the tradition of ancient otium as Cicero and Seneca pictured it, and from the ascetic and contemplative life such as hermits or monks led it in the early times of Christianity. The solitary man lives serenely, in strict harmony with nature, and is shown as a sharp scholar who spends his days going for walks, reading profane and sacred books, doing research, writing and worshipping God. This way of life, which may appear somewhat austere, is brightened by friends whose visits are regarded as necessary and give rise to rich conversations. They all belong to a privileged few who are invited to share this ideal, partly achieved during Petrarch's stays in Vaucluse, near Avignon. This work, still deeply rooted in the late Middle Ages, foreshadows from many points of wiew the transformations of the Renaissance, for it emphasizes the necessary synthesis between ancient and christian culture, a new relationship with nature and the importance of individualism.
Abstract FR:
Le traité de Pétrarque, De uita solitaria, écrit en 1346, mais envoyé seulement vingt ans plus tard à son destinataire Philippe de Cabassoles, évêque de Cavaillon et ami intime de l'auteur, prend la forme d'une longue lettre divisée en deux livres ; dans le premier, l'auteur démontre la supériorité de la vie solitaire en l'opposant à la vie occupée du citadin, qui, victime de ses passions, trompe son ennui dans les villes en s'activant sans cesse et finit par être totalement aliéné. Le second contient une longue liste d'exemples, empruntés à toutes les époques et à toutes les cultures, qui vient confirmer le raisonnement. Pétrarque crée un idéal original qui s'inspire à la fois de la tradition antique de l'otium représentée par Cicéron et Sénèque et de l'idéal ascétique de vie contemplative tel que l'ont vécu les ermites des premiers temps du christianisme ou les moines. Le solitaire vit dans la sérénité, en étroite communion avec la nature et apparaît comme un fin lettré passant sa journée en promenades, lectures d'œuvres profanes et sacrées, travaux de recherche et d'écriture et célébration de Dieu. Cette existence relativement austère est égayée par la visite d'amis dont la présence est ressentie comme une nécessité et un enrichissement. Ils font partie des quelques privilégiés qui peuvent partager cet idéal que Pétrarque a en partie réalisé durant ses séjours à Vaucluse, non loin d'Avignon. Cet ouvrage encore enraciné dans le Moyen Âge finissant, annonce par bien des aspects les transformations de la Renaissance, en mettant l'accent sur la synthèse nécessaire entre cultures antique et chrétienne, sur un rapport nouveau avec la nature et l'importance de l'individualisme.