Le Don de la parole : Voeux, serments et promesses dans le cycle du Conte du Graal (XIIe-XIIe s.)
Institution:
Paris 3Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Scholars agree that “the gift of one’s word” is of prime importance in the Middle Ages but studies on vows, oaths and promises in French medieval literature often narrow the focus to items with historical referents (e. G. Feudal oath, judicial oath) or used as literary devices (e. G. Ambiguous or equivocal oath, don contraignant or contraint). The aim of this study is to present the reader with a systematical and interdisciplinary approach to the topic in the Conte du Graal Cycle, begun in the second half on the 12th c. By Chrétien de Troyes at the bequest of Philip of Flanders and ended in the first half of the 13th c. By Manessier at the bequest of Joanna of Flanders. Parts I-II stress the duality of the notions of vow and oath, a vow (“a promise made to a divinity”) being a votum or a devotio and an oath (“a promise made before a divinity”) being a sacramentum or a juramentum, as well as the complexity of the notion of promise, represented by prometre, promesse and covent, covenant (“the gift of one’s word”), fiance, (a)fiancier, and creance, (a)creanter (“the gift of one’s faith”), or afier and plevir. Part III presents the oath formulas with si (e. G. Si m’aït Diex) and with se (e. G. Se Diex m’aït) as conventions used in the dialogue or in the polylogue to denote the intentions, conflictual or consensual, of the speaker toward the addressee. Finally, Parts IV-V deal with the “blank promise” and the “promise with an intimation to the divinity” as narrative motifs and with the promises of the two main heroes, Perceval and Gauvain, in relation to the narrative structure of the cycle.
Abstract FR:
On s’accorde à penser que « le don de la parole » est d’une importance capitale au Moyen Âge mais les études sur les voeux, les serments et les promesses en littérature française médiévale réduisent souvent l’enquête à des engagements ayant des référents historiques (e. G. Serment vassalique, serment judiciaire) ou utilisés en tant que procédés littéraires (e. G. Serment ambigu ou équivoque, don contraignant ou contraint). Le but de la recherche est de fournir une étude systématique et interdisciplinaire sur le sujet dans le Cycle du Conte du Graal, commencé dans la deuxième moitié du XIIe s. Par Chrétien de Troyes pour Philippe de Flandres et terminé dans la première moitié du XIIIe s. Par Manessier pour Jeanne de Flandres. Les Parties I-II mettent en évidence la dualité des notions de voeu et de serment, le voeu (« engagement envers la divinité ») étant votum ou devotio et le serment (« engagement devant la divinité ») étant sacramentum ou juramentum, de même que la complexité de la notion de promesse, représentée par prometre, promesse et covent, covenant (« don de la parole »), par fiance, (a)fiancier, et creance, (a)creanter (« don de la foi »), ou par afier et plevir. La Partie III présente les formules de serment en si (e. G. Si m’aït Diex) et en se (e. G. Se Diex m’aït) en tant que conventions utilisées dans le dialogue ou dans le polylogue pour marquer les intentions, conflictuelles ou consensuelles, du locuteur envers l’allocutaire. Enfin, les Parties IV-V traitent de la « promesse en blanc » et de la « promesse avec intimation à la divinité » en tant que motifs narratifs et des promesses des deux principaux héros, Perceval et Gauvain, en rapport avec la structure narrative du cycle.