Les cohortes de vigiles
Institution:
Paris 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Created by Augustus for fire prevention, the cohorts of vigils underwent a significant change during their four century-long life : a troop of freedmen of the familia publica type at the start, they progressively acquired a status similar to that of the urban forces and the traditional army. If, in effect, the vigils were used as soldiers as early as the first century, their legal situation evolved more slowly. That force nearing 3500 men under Augustus - was progressively increased, possibly under Domitian, and without any doubt under Septimius Severus. The recruitment, which was restricted to freedmen at the time of Augustus, extended to free men as early as the second century and even to some roman citizens. Chiefly of Italian origin in the second century, the recruits later came from more distant areas, particularly under Septimius Severus. It is possible that, under Gallienus, detachments of vigils have been incorporated in the mobil the number of soldiers was still reduced by Diocletian, and the cohorts were final- ly suppressed about 370 a. D. Of the original institution there only remained the prefect, who was by then under the authority of the urban prefect. The prosopographical study underlines the prefect's functions: in military matters, he was under the authority of no one except the emperor, and in judicial matters his power applied to numerous fields. Centurions, tribunes and sub-prefects followed the traditional careers. The soldier's ambitions were more modest : access to frumentum publicum after a three year service, guaranteed livelihood at Rome, possible promotion to the rank of principalis, and, at last, missio. To perform their main duty - fire prevention - , the vigils were organized as a patrolling force and, in the course of their night patrols, they were also able to perform police duties, at Rome and at ostia. So, they guarded Rome against a peril that was omnipresent in daily life and in the people's minds : the burning of the city.
Abstract FR:
Créées par Auguste pour prévenir l'incendie, les cohortes de vigiles évoluèrent considérablement durant leurs quatre siècles d'existence : corps d'affranchis aux allures de familia publica à l'origine, elles s'intégrèrent progressivement à la garnison urbaine et à l'armée régulière. Si, dans les faits, les vigiles furent, dès le premier siècle, utilisés comme des soldats, la situation de droit n'évolua que plus lentement. Les effectifs - proches de 3500 hommes sous Auguste - furent progressivement augmentés : peut-être sous Domitien, et surement sous Septime-Severe. Le recrutement, limité par Auguste aux affranchis, s'étendit dès le deuxième siècle aux hommes libres, et même à des citoyens. Essentiellement italien au deuxième siècle, ce recrutement s'élargit ensuite, en particulier sous Septime- Severe. Sous Gallien, des détachements de vigiles furent peut-être intégrés à l'armée mobile ; les effectifs furent encore réduits par Dioclétien et les cohortes furent supprimées vers 370. De l'organisation primitive ne subsista que le préfet, désormais subordonné du préfet de la ville. L'étude prosopographique met en relief le rôle du préfet, sur le plan militaire où il ne dépendait que de l'empereur, et sur le plan judiciaire où ses compétences s'étendaient à de nombreux domaines. Centurions, tribuns et sous-préfets suivaient les carrières traditionnelles. Les ambitions des soldats étaient plus modestes : accès au frumentum publicum après trois années de service, subsistance assurée à Rome, promotion, parfois, à un grade de principalis, et enfin missio. Pour l'accomplissement de leur tâche principale, la prévention de l'incendie, les vigiles étaient organisés en milice du guet et remplissaient ainsi, en outre, lors de leurs patrouilles nocturnes, des fonctions de police, à Rome mais aussi à Ostie. Ils protégeaient ainsi Rome contre un fléau qui tenait dans la vie quotidienne et dans les mentalités une place prépondérante : l'incendie de la ville.