thesis

Tertullien et le jeûne dans les premiers siècles de l'Eglise chrétienne : édition, traduction, commentaire du "De ieiuniis aduersus psychicos"

Defense date:

Jan. 1, 2009

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Institution:

Paris 4

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

De ieiuniis aduersus psychicos is one of last papers of Tertullian, marked by his link with the sect of Montan. This treaty, of which there are no more handwritten records, except from some rare patristics and medieval witnesses, articulates around a double objective : the first one is directed to a defense of the practice of fasting, in particular the xerophagy and the station, from which the antiquity is guaranteed by the multiple examples taken from the Ancient and the New Testament to justify the grievances of novelty thrown by psychics. The second hides behind the polemical style and the subtle rhetoric of a precise and effective argumentation: fasting is the first instrument of the safety given by God to Man so as to recover the grace lost at the time of the Original Sin, which is a sin of greed. Fasting thus joins within the framework of a reflection both soteriologic because Man has to implement everything to become reconciled with God and because he therefore/thus gets ready to face the powers of flesh and the persecutions of the end of time. Instead of the formula " let us eat and let us drink, because tomorrow we will die ", Tertullian offers another one: " let us fast, because tomorrow we will die " (Iei. 17, 5). The originality of this treaty, very often misunderstood, does not live so much in the formal debate which motivates it as in the double information it gives: it is about a major text in the history of food and religious practices of the Roman society of Carthage at the beginning of the third century A. D; it also imposes itself in the literary and mystic history of the Church, by the originality of its author.

Abstract FR:

Le De ieiuniis aduersus psychicos est un des derniers écrits de Tertullien, marqué par son rapprochement avec la secte de Montan. Ce traité, dont il ne reste aucune trace manuscrite, excepté quelques rares témoins patristiques et médiévaux, s’articule autour d’un double objectif : le premier est orienté vers une défense de la pratique du jeûne, en particulier de la xérophagie et de la station, dont l’ancienneté, est garantie par les multiples exemples tirés de l’Ancien et du Nouveau Testament, en vue de justifier le grief de nouveauté lancé par les psychiques. Le second se cache derrière le style polémique et la rhétorique subtile d’une argumentation précise et efficace : le jeûne est le premier instrument du salut donné par Dieu à l’homme afin de recouvrer la grâce perdue au moment du péché originel qui est un péché de gourmandise. Le jeûne s’inscrit donc dans le cadre d’une réflexion à la fois sotériologique puisque l’homme doit tout mettre en œuvre pour se réconcilier avec Dieu et eschatologique puisqu’il se prépare ainsi à affronter les puissances de la chair et les persécutions des derniers temps. Au lieu de la formule « mangeons et buvons, car demain nous mourons », Tertullien en propose une autre : « jeûnons, car demain nous mourons » (Iei. 17, 5). L’originalité de ce traité, très souvent mal compris, ne réside pas tant dans la polémique formelle qui le motive que dans la double information qu’il donne : il s’agit d’un texte capital dans l’histoire des pratiques alimentaires et religieuses de la société romaine de Carthage au début du IIIe siècle ap. J. -C ; il s’impose également dans l’histoire littéraire et mystique de l’Église, par l’originalité de son auteur.