Les adaptations théâtrales de romans français au XIXe siècle
Institution:
Paris 3Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Literature or imposture ? The theatrical adaptations of 19th century French novels invaded the Parisian scene signed by the greatest writers : Paul de Kock, Alexandre Dumas (the father), Eugène Sue, Paul Féval, George Sand, Alexandre Dumas (the son), Octave Feuillet, Jules Sandeau, Emile Zola, Alphonse Daudet, Edmond de Goncourt, and Jules Verne… Speculating on the popularity of a novel, they swept into a verbose creative spiral authors, theatre directors and the public, all voluntary prisoners of a lucrative production system. The novel went beyond the scope of theatre’s narrow context. The Procrustean Couch : The Weight of Word sis metamorphosed into a Pandora’s Box. From text to out of (con)text, the novel transferred to theatre threw all referential drama codes (generic, structural, stylistics, sets of themes and the spectacular) off balance, making a mockery of conventional censurers. It faces a mainly hostile, dramatic criticism disorientated by poetically imitated origins. From the serial story with its theatrical downward spiral, imitation in the sense of a transformed copy, the essence of literary creation in its Aristotelician sense was modifying an already dramatic landscape. Was it invention or copy ? Literary ownership dictated its law within international literary conventions. The process of the theatrical adaptation of novels was legalized in 1886 during the Congress of Bern. From « imitation » to « adaptation », literature spiralled downward to acquire a secondary, second place status unworthy of literary history.
Abstract FR:
Littérature ou imposture ? Les adaptations théâtrales de romans français au XIXe siècle envahissent les scènes parisiennes sous la plume des plus grands écrivains : Paul de Kock, Alexandre Dumas père, Eugène Sue, Paul Féval, George Sand, Alexandre Dumas fils, Octave Feuillet, Jules Sandeau, Emile Zola, Alphonse Daudet, Edmond de Goncourt, Jules Verne… Spéculant sur la popularité d’un roman, elles entraînent dans une spirale créative redondante auteurs, directeurs de théâtre et public, tous prisonniers volontaires d’un système de production fondé sur le lucre. Le roman déborde le cadre étroit du théâtre. Le lit de Procuste se métamorphose en boîte de Pandore. Du texte au hors-texte, le roman transporté au théâtre bouscule tous les codes dramatiques référentiels (génériques, structurels, stylistiques, thématiques et spectaculaires), se joue de la conventionnelle Dame Anastasie et affronte une critique dramatique majoritairement hostile, désorientée par une nouvelle poétique d’origine imitative. Du roman-feuilleton à sa dérivation théâtrale, l’imitation, au sens de copie avec transformation, essence de la création littéraire dans son acception aristotélicienne, modifie le paysage dramatique. Invention ou copie ? La propriété littéraire dicte sa loi au sein de conventions littéraires internationales. Le procédé de l’adaptation théâtrale de romans est légalisé en 1886 lors du Congrès de Berne. De « l’imitation » à « l’adaptation », la dérivation en littérature acquiert un statut d’œuvre seconde, œuvre secondaire, indigne de l’histoire littéraire.