Le conflit et le mal dans la Thébaïde de Stace. Violence et non-violence
Institution:
Paris 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
It is the archetype of the conflict which gives its meaning to the Thebaid. One conflict is between Eteocles and Polynices: Statius analyses the development of the interpersonal conflict (cf. R. Girard's analysis), while Tisiphone, as the allegory of conflict and evil, represents its external cause. The violence of the conflict in Statius's creative mind goes along with other kinds of violence and betrays Statius’s deep concern for the loss of humanity. The other conflict sets Thebes and Argos in opposition by which means Jupiter intends to punish the two guilty cities. In fact, Jupiter’s purpose proves to be unfair and cruel. Compared to Tisiphone and evil Jupiter no larger embodies good. The poet expresses his mistrust and his dissent. In the Thebaid man is to resist conflict, violence and evil. Eventually Theseus abandons his right to retaliate, thus restoring morality at the end of the epic. To make up for the failings of the gods, Statius also creates allegories that embody good, namely pietas, the allegory of non-violence and clementia, the victim's goddess.
Abstract FR:
C'est l'archétype du conflit qui donne son sens à la Thébaïde. Un premier conflit oppose Etéocle à Polynice: c'est un conflit interpersonnel, dont Stace met à nu les mécanismes (cf. Les analyses de R. Girard). Stace lui attribue aussi une causalité externe en la personne de Tisiphone, qui apparait comme une allégorie du conflit et du mal. Au niveau de l'imaginaire la violence du conflit voisine avec d'autres formes de violence qui trahissent chez Stace une véritable hantise de la déshumanisation. Un second conflit oppose Thèbes à Argos: par lui Jupiter entend punir les deux cites jugées coupables. En fait, la volonté de Jupiter se révèle injuste et cruelle. Face à Tisiphone et au mal, Jupiter ne représente plus le bien. Le poète laisse paraitre sa défiance et sa révolte. Les hommes de la Thébaïde sont donc appelés à résister au conflit, à la violence et au mal. Thésée renonce au droit de représailles, rétablissant l'ordre moral à la fin de l'épopée. Face à la défaillance des dieux, Stace a aussi créé des allégories, qui incarnent désormais le bien: piétas, allégorie de la non-violence et clementia, divinité des victimes.