La Voix féminine et le plaisir de l'écoute, des rhétoriques à la tragédie en musique
Institution:
Paris 3Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Why does" tragédie en musique" - the first great french operatic genre, created by Quinault and Lully in 1673 - so few flatter lyrical voices, especially feminine ones? Why does this genre not foster divas? By questionning what the subsequent history of opera shows as a negative symptom, that is to say by questioning the existence of a female voice as a so-called esthetic object, and by exploring the relation-ship between voice, feminine and logos in the arts of speech inthe 17e century, this study aims to reveal the complex movement which contributes to the enjoyment of this genre for its contemporary listeners : neither a transgressive attraction for pure voice, nor a servile allegeance to the order of reason and language, this movement, which one can describe as a fragile balance for the subject being both and desiring subject and a speaking subject, bears witness to a deep preccupation for the capacity of language to sustain the "vivre-ensemble".
Abstract FR:
Pourquoi le premier grand genre opératique français - la tragédie en musique, née en 1673 de la collaboration deQuinault et Lully -flatte-t-il si peu les voix lyriques, et surtout si peu les voix lyriques féminines? Pourquoi, en somme, est-il un genre sans divas? En interrogeant ce que l'histoire ultérieure du genre de l'opéra désigne comme un symptôme négatif, c'està dire en interrogeant l'évidence du supposé objet esthétique " voix féminine " par l'exploration de la configuration voix / féminin / logos dans les arts de la parole au XVIIe siècle, cette étude met à jour le mouvement complexe qui a pu faire tendre l'oreille à l'auditeur contemporain du genre : ni attrait agressif pour la voix pure, ni allégeance servile à l'ordre de la raison et du langage, ce mouvement, qui paraît être celui d'une fragile négociation entre sujet de désir et sujet parlant, témoigne d'une préoccupation intense pour la capacité du langage à activer le vivre-ensemble.