Les theories hellenistiques de la douleur et leur reinterpretation par ciceron
Institution:
Paris 12Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The stress on the search for personal happiness makes pain, both physical and moral, a central issue in hellenistic philosophy. The hellenistic theories of pain are studied from the point of view of cicero as a main source for our knowledge of those philosophies, who also attempted to adapt them to the roman culture as he developed his own reflection. The philosophies dealt with are cynicism, pyrrho's philosophy, epicureanism, stoicism, and the academic philosophies (new academy, ancient academy after antiochos of ascalon, and cicero's philosophy). The study shows how those philosophies addressed the problem of pain in order to secure the wise man's happiness, and it also deals with the topic of pain in the philosophical polemics of the time. From a historical point of view, the new philosophies that develop in the hellenistic age first share in a common ambition to think pain from a point of view other than that of the body/soul dualism that previously prevailed, first of all with socrates. Then each philosophy builds up its answer according to its own conception of the nature of the self. As opposed to that new way of thinking, the academic trends keep to the dualism as a basic tenet as well as a recurring objection to their rivals ; as a response to the epicurean and stoic naturalism, they also agree to require some sense of transcendence as a necessary foundation for moral values. Finally, cicero's point of view is the topic of a double consideration, first as he criticizes the hellenistic philosophies, second as he exposes a personal stance. Cicero constantly calls for a necessary adaptation of theorizing to experience, and puts together the sense of transcendence inherited from plato and a conception of the self that rejects the hellenistic naturalisms as simplistic and takes the roman context into account.
Abstract FR:
La question de la douleur, aussi bien physique que morale, est essentielle dans les philosophies hellenistiques, etant donne la place que celles-ci accordent a la recherche du bonheur individuel. Les theories hellenistiques de la douleur sont examinees dans la perspective de leur reception et de leur reinterpretation par ciceron, dont l'oeuvre constitue une source essentielle pour la connaissance de ces philosophies, manifeste un effort pour en adapter le discours a un nouveau contexte culturel, et enfin developpe une reflexion originale. L'etude aborde successivement : le cynisme et la philosophie de pyrrhon ; l'epicurisme ; le stoicisme ; les philosophies academiciennes (nouvelle academie, ancienne academie d'antiochus d'ascalon, philosophie ciceronienne). Elle montre quelles reponses les ecoles ont opposees au probleme de la douleur, en vue de garantir le bonheur du sage ; elle examine egalement le role que joue le theme de la douleur dans les polemiques philosophiques. D'un point de vue historique, les philosophies nouvelles qui se developpent a l'epoque hellenistique se caracterisent par une volonte commune de penser la douleur en depassant le dualisme de l'ame et du corps qui domine la reflexion anterieure, notamment chez socrate. Il appartient ensuite a chacune d'adapter sa reponse a la conception qu'elle propose de la nature du moi. Face a ces nouvelles orientations, les traditions academiciennes s'en tiennent au dualisme dont elles opposent le principe aux philosophies rivales. D'autre part, elles ont egalement en commun de defendre, contre les naturalismes epicurien et stoicien notamment, l'idee d'une transcendance necessaire a la definition des valeurs morales. Enfin, le point de vue ciceronien est traite de deux manieres complementaires : d'une part, sont etudiees les critiques que ciceron adresse aux philosophies qu'il evoque, d'autre part, est proposee une analyse de sa position propre. Celle-ci est dominee par l'exigence d'une necessaire adaptation de la theorie aux realites de l'experience et associe le sens de la transcendance, herite de platon, a la mise en doute des conceptions hellenistiques du moi jugees reductrices, au profit d'une conception plus complexe marquee par le contexte romain de la reflexion.