La dimension épique de l'oeuvre romanesque de Patrick Chamoiseau ou la saga criolla : de la malgeste des mornes au chant de l'émerveille
Institution:
Université Stendhal (Grenoble)Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The phrase "epic dimension" brings back to the roots of Chamoiseau literacy as well as to the artistic work of the author. One of the special features of the Caribbean literary discourse is a matter for an economy of literary creation as well as for an economy of writing for texts obeying the law of rewriting as well as the law of intertextuality. The topies of rewriting and intertextuality lead to the image of the palimpsest which must be rethought about. It focuses the tension between heterogeneousness and homogeneousness, forgetting and remembering which make any inter textual writing. The palimpsest represents some kind of intertextuality which favors continuity and linking : the writing is part of the building of the continuous tradition, but it also favors innovation and renewal : the creative mind of the writer is called for. Some kind of a work of recreation starts, a work in which movement gets a very important role : it's a movement in which a text renews some other text. Within Chamoiseau literary work, this movement takes place as we witness an actualizing of the epic in the light of the West Indian reality. Our search tends to present a technical, descriptive, analysing and interpreting approach of what epic is, in Patrick Chamoiseau's mind. It focuses, then, on the study the writing clues, which lead us on the way to a renewed epic. If some typical features of the traditional epic hero are used, they, above al] enable to create a new type of epie hero and they enable the bringing to life of West Indian " Ulysses ". To conclude, if the general aspect of the epic can be identified, this is, in a way, to be requalified and redefined. The epic redefined by Patrick Chamoiseau, becomes a " saga criolla ", a " malgeste des mornes ", an " epique monde ".
Abstract FR:
"L' expression " dimension épique" renvoie au problème des fondements de la littérature chamoisienne, mais aussi au travail artistique de l'écrivain. L'un des traits distinctifs du discours littéraire caribéen relève d'une économie de création littéraire et d'une économie d'écriture des textes obéissant à la loi de la réécriture et de l'intertextualité. Les notions de réécriture et d'intertextualité induisent l'image du palimpseste qui doit être interrogée. Elle cristallise, en effet, les tensions entre hétérogénéité et homogénéité, oubli et mémoire qui travaillent toute écriture intertextuelle. Le palimpseste représente un régime de l'intertextualité privilégiant la continuité et la liaison: l'écriture tisse le fil continu de la tradition, mais aussi il favorise l'innovation et le renouvellement : l'esprit créateur de l'écrivain est mis à contribution. Un travail de recréation s'élabore, dans lequel le mouvement acquiert une place importante: il s'agit d'un mouvement par lequel un texte renouvelle un autre. Dans l'œuvre chamoisienne, cette dynamique a lieu puisque nous assistons à une« réactualisation» de l'épique à la lumière de la réalité antillaise. Notre recherche tend à présenter une approche technique, descriptive, analytique et interprétative de ce qu'est l'épopée selon Patrick Chamoiseau. Elle s'attache alors à étudier les indices scripturaux, langagiers qui nous conduisent sur la voie d'un épique renouvelé. Si des spécificités du héros épique traditionnel sont usitées, elles permettent surtout de constituer une nouvelle figure héroïque épique et de mettre au jour des " Ulysse" antillais. Enfin, si l'aspect général de l'épopée se retrouve c'est pour être en quelque sorte requalifiée et redéfinie. L'épopée, réinvestie par Patrick Chamoiseau, devient une " saga criolla ", " une malgeste des mornes ", " un épique-monde ". "