Les traductions d’Horace en France, de Daru à Séguier (1797-1895)
Institution:
Paris 4Disciplines:
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Abstract EN:
Horace is the favourite Latin poet in the 19th century, in franc. Besides, as the teaching of Latin is pre-eminent in secondary schools then, it favours such fervour. His works are tirelessly published, commented upon and above all translated: thirty complete translations and more than a hundred and fifty abridged ones can be found, among which the odes, the epodes and his ars poetica are in favour. Moreover, the defenders of classicism set up the Epistle to the pisons as the model of sound literary doctrine against the upheaval of romanticism. The translations of Horace, globally flagging in the preceding centuries, become an object of extraordinary literary competition, right from Daru's verse translation published in 1797. Only the passages considered as too licentious, as regards the prudishness of the time, are not much translated. The close scrutiny of the translations throughout the 19th century enables one to observe the progress achieved in lexical and syntactic accuracy: the fine but unfaithful translations vanish. In 1895, Séguier translates Horace’s verse works into an equal number of lines in French. Although their task is more exacting, the verse translators, who are more numerous, endeavour to be more faithful than the translators in prose by rendering also the specifically poetic aspect of Horace’s works. Three trends can be brought out: the academic translations which aim at faithfulness, others that strive for literary effects, and a middle-of-the-road translation approach that combines both accuracy and elegance, for a wide public. Yet, translating does have a negative consequence: from then on […]
Abstract FR:
Horace est le poète latin favori du XIXe siècle, en France. Du reste, la primauté du latin dans l'enseignement secondaire contribue à cette ferveur. Son œuvre est inlassablement éditée, commentée et surtout traduite : on compte trente traductions intégrales et plus de cent cinquante traductions partielles, parmi lesquelles les odes, les épodes et l'art poétique ont la préférence. De surcroit, les défenseurs du classicisme font de L'épitre aux pisons le modèle de la saine doctrine littéraire face aux bouleversements des romantiques. La traduction du poète, languissante au cours des siècles précédents, fait l'objet d'un extraordinaire concours littéraire, à partir de la restitution en vers publiée par Daru en 1797. Seuls les passages jugés trop libres et heurtant la pudibonderie de l'époque sont peu traduits. L'analyse des traductions à travers le XIXe siècle permet d'observer précisément les progrès accomplis dans la fidélité lexicale et syntaxique : les belles infidèles disparaissent. En 1895, Séguier rend l'œuvre horatienne en un nombre égal de vers français. Bien que soumis à de plus grandes contraintes, les traducteurs en vers, plus nombreux, s'efforcent d'être plus fidèles que les traducteurs en prose, en rendant aussi la part proprement poétique de l'œuvre latine. Il faut également distinguer trois tendances : les traductions scolaires visent avant tout l'exactitude ; d'autres recherchent surtout les effets littéraires ; une voie moyenne réunit les restitutions à la fois fidèles et élégantes, destinées à un vaste public. Mais les traductions ont une conséquence négative : désormais bien traduit, Horace inspire de moins en moins les poètes français du XIXe siècle. La traduction stérilise l'imitation.