thesis

La figure de la criminelle dans le roman français (1789-1918)

Defense date:

Jan. 1, 2008

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Institution:

Paris 3

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

If there is one reverie pursued by a lot of 19th century writers, it’s the one of a female criminal whose beauty, energy and violence would seduce men, in order to catch them in the toils of an omnipotent and dangerous femininity. 19th century novels distinguish themselves by the portrayal of an astonishing and rich collection of sublime or monstrous female criminals. From 1789 until the beginning of the 20th century, the character of the female criminal concentrates fears, fantasies and projections which differ from one literary movement to another. Because she has transgressed the image of a life-giver, peace-bearer and faithful wife that men have credited her with, the female criminal has aroused curiosity. A complex subject, coming within areas as diverse as justice, medicine and philosophy, crime perpetrated by women is puzzling. This research is aimed at studying the reasons of this literary phenomenon in four main lines. First of all, we will focus on the character of the female criminal in the course of History. The great female criminals of mythology, the Bible, History and newspapers of that time have been a source of inspiration for novelists. We will analyse this intertextuality before arguing that the figure of the female criminal is a poetical oxymoron: a sweet angel, she is also capable of criminal violence. Facing this duality the problem of her representation is posed. Our writers opted for a representation of the character under the influence of the scientific, security and medical discourse. The questions of ethics and aesthetics will be examined in the last section.

Abstract FR:

S’il est une rêverie poursuivie par de nombreux écrivains au XIXe siècle, c’est bien celle d’une femme criminelle dont la beauté, l’énergie et la violence séduiraient l’homme, s’empareraient de lui pour l’enfermer dans les rets d’une féminité toute-puissante et dangereuse. Les romans du XIXe siècle se signalent par une étonnante et foisonnante galerie de criminelles sublimes ou monstrueuses. De 1789 jusqu’au début du XXe siècle, le personnage de la criminelle concentre des craintes, des fantasmes, des projections, qui diffèrent d’un mouvement littéraire à l’autre. Parce qu’elle a transgressé l’image de donneuse de vie, de porteuse de paix et d’épouse fidèle que les hommes lui ont attribuée, la femme criminelle suscite une curiosité. Sujet complexe, relevant de champs aussi divers que la justice, la médecine et la philosophie, le crime féminin déroute. Cette recherche se propose de comprendre les raisons de ce phénomène littéraire à travers quatre axes. C’est l’inscription du personnage de la criminelle dans le cours de l’Histoire qui dans un premier temps nous intéresse. Les grandes criminelles de la mythologie, de la Bible, de l’Histoire et des journaux de l’époque sont une source d’inspiration pour les romanciers. C’est cette intertextualité que nous sonderons avant de voir que la figure de la criminelle est un oxymore poétique : ange de douceur, elle est capable de violence meurtrière. Face à cette dualité se pose le problème de sa représentabilité. Nos écrivains optent pour une représentation du personnage soumise à l’influence du discours scientifique, sécuritaire et médical. Les questions d’éthique et d’esthétique seront examinées dans une dernière partie.