thesis

Sed desiderium superest : poétique de la nostalgie dans les élégies d’exil d’Ovide et dans les Elegiae de Petrus Lotichius Secundus (1528-1560)

Defense date:

Jan. 1, 2007

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Institution:

Paris 4

Disciplines:

Abstract EN:

The present thesis studies the poetics of two Latin Elegiac authors, whose works were influenced by exile. Ovid composed his Tristia and Epistulae ex Ponto on the shores of the Black Sea in the first century A. D. The German poet Petrus Lotichius Secundus penned his Elegiae between 1551 and 1560 in Germany, France and Italy. The thesis initially undertakes a detailed study of intertextual relations. It then seeks to display, beyond the disparity of circumstances surrounding the genesis of these corpora, the guiding principle that indelibly links these ancient and humanist verses for the reader. Ovid’s books, an innovative variation upon the themes and the axiology proper to traditional Roman Elegy, are constructed around the ambiguous notion of desiderium (nostalgic desire). They became a source for many poets. I examined the forms and objects of desiderium in this seminal work : the poet’s country, his wife, his poetry and his friends. I wanted to describe the specific quality of this sentiment, as it takes on a variety of guises and extends itself over a large part of the spectrum of affect (ethos and pathos). Close analysis reveals the singularity of Ovid’s late books in the landscape of Roman Elegy. The pain caused by distance and separation, the nostalgic longing for an irretrievable place and time, also reside at the thematic heart of Lotichius’ writing. In his dialogue with the Ovidian model, amidst unforgiving political and ideological circumstances of which exile constitutes the perfect metaphor, Lotichius elaborated a literary personality and a poetics that were truly his own. He sought to prolong the ancient Elegiac tradition, all the while remaining a man of his time.

Abstract FR:

Ce doctorat est consacré à la poétique de deux auteurs élégiaques dont l’oeuvre latine fut inspirée par l’expérience de l’exil. Ovide composa les Tristes et les Pontiques au Ier siècle après J. -C. , au bord de la mer Noire, tandis que le poète allemand Petrus Lotichius Secundus rédigea ses Elegiae entre 1551 et 1560 en Allemagne, en France et en Italie. Après l’analyse minutieuse des jeux intertextuels, nous avons cherché, derrière la disparité des circonstances qui entourèrent la genèse de ces ouvrages, dans quel principe s’enracine la parenté profonde sensible à la lecture de ces vers antiques et humanistes. Les recueils d’Ovide, variation novatrice sur la thématique et l’axiologie de l’élégie romaine traditionnelle, sont construits autour de la notion ambiguë de desiderium (désir nostalgique). Ils devinrent le creuset de l’écriture de nombreux poètes. Dans cette oeuvre matrice, nous avons étudié les formes et les objets du desiderium : la patrie du poète, son épouse, sa poésie et ses amis. Nous voulions cerner la spécificité de ce sentiment, qui, en revêtant plusieurs masques, s’étend sur une large partie du spectre des affects, de l’ethos au pathos, pour dégager la singularité des vers d’exil dans le vaste paysage de l’élégie romaine. La douleur de l’éloignement et de la séparation, le regret d’un espace et d’un temps perdus forment aussi le noyau thématique des vers de Lotichius. En dialoguant avec le modèle ovidien, dans des circonstances politiques et idéologiques hostiles dont l’exil est une métaphore parfaite, il élabora une personnalité littéraire et une poétique singulières. Il cherchait à prolonger la tradition de l’élégie antique, tout en restant en adéquation avec son époque.