Grèce et Orient dans l'oeuvre de Marguerite Yourcenar : sources, confrontations, échanges
Institution:
Paris 3Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Greece and Orient can be seen as the two great sources of Yourcenar's writing, viewed here through the converging prism of surmounted contradictions and the methodological tools they propose, from logos or myth as the vision of universality, to ritual and adoration as the threshold where profane meets divine. Referring to the Greek schools of philosophy, dominated by stoicism, or to such mystical oriental tendencies as Buddhism, Yourcenar's writing begins by sanctifying reality before integrating it into a paradoxically creative void, a universe of nothingness or of plenty, where the characters' nuclear conception of self, dislocated by a diastolic back-beat, merges into the cosmos, annihilating categories of thought and language, mirages of memory and time. Visible at the outset, over the years this Greek-Oriental theme declines to an imperceptible thread in the writing of novels ranging from Alexis ou le Traité du vain combat to Un homme obscur.
Abstract FR:
La Grèce et l'Orient s'avèrent être les deux grandes sources qui nourrissent l'œuvre de Marguerite Yourcenar que l'on aborde ici sous la perspective unitive du dépassement des contradictions à travers les outils méthodologiques qu'elle propose, que ce soit le logos ou le mythe comme vision de l'universalité, ou le rite et le culte comme frontière où le profane rejoint le divin. C'est par le biais des écoles philosophiques grecques avec une présence majoritaire du stoi͏̈cisme ou à la lumière des courants mystiques orientaux tels que le bouddhisme, que l'écriture yourcenarienne, dans un premier mouvement sacralise la réalité pour l'intégrer ensuite dans un néant paradoxalement fondateur, univers du vide ou de la plénitude, où la notion nucléaire du moi des personnages se trouve disloquée par un souffle diastolique qui l'incorpore au cosmos, annihilant les catégories de la pensée et du langage, les mirages de la mémoire et du temps. Visible au départ, cette présence gréco-orientale devient moins perceptible au fil des années pour devenir enfin une trace imperceptible dans le corps de l'écriture romanesque qui s'étend d'Alexis ou le Traité du vain combat à Un homme obscur.