Mémoire et devenir : l'écriture rituelle de Paule Marshall, Gayl Jones et Toni Morrison
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Abstract EN:
This dissertation focuses on five novels by three of the most important women writers in the last twenty. Five years: the chosen place the timeless people (1969) and praise song for the widow (1983) by Paule Marshall; Corregidora (1995) by Gayl Jones; Song of Solomon (1977) and Belowed (1987) by Toni Morrison. The main characters in each of these works undergo an identity crisis which calls for self transformation and reinvention through the act of creative memory. The authors tap the powers of regeneration in the oral tradition. They become "griot historians" in an atsempt to revise the master narrative and to re-member the collective body of black America - their ritual writing celebratey and carries on the role of black women in America keeping the traditions alive and gathering the pieces of the "usable" past to let them generate the future.
Abstract FR:
Occulter une partie de sa mémoire, c'est nier une part de son être et s'exposer à un disfonctionnement. Mais il est tout aussi dangereux de ne vivre que dans le souvenir et de rejouer sans fin dans le théâtre de sa conscience un passe figé. Des personnages que "je rappellent", ou qui oublient de la faire, sont les moteurs dramatiques des cinq romans de femmes noires-américaines étudiés - The chosen place, the time less people (1969) et Praise song for the widow (1983) de Paule Marshall ; Corregidora (1975) de Gayl Jones ; Song of Solomon (1977) et Beloved (1987) de Toni Morrison. Pour la communauté noire-américaine, le souvenir est douloureux. Mise au service de l'affirmation d'une historicité et d'une relation au monde qui redonnent sens et cohésion au destin individuel et collectif, la dynamique symbolique et narrative des textes trace un itinéraire qui mène de la servitude et de la dépendance à la libération de la conscience. Placée sous le signe du rituel, l'écriture fait de l'objet littéraire un rite de mémoire, à la fois collectif et privé. Elle est un axe rassembleur qui renforce le sentiment d'une identité commune enracinée dans la douleur. Mais cette identité n'est pas figée plus qu'un stade d'aboutissement, elle est un processus continu de recréation, une tension vers une modalité d'être synonyme de devenir.