thesis

La traversee des images dans les romans d'edith wharton

Defense date:

Jan. 1, 1997

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Institution:

Paris 3

Disciplines:

Authors:

Abstract EN:

Half way between the naturalist and the introspective literary traditions, edith wharton particularly emphasizes the question of representation : whether taken literally or figuratively, the image "traverse les textes et les change; traverses par elle, les textes la transforment" ( louis marin, des pouvoirs de l'image). Thoroughly influenced by the nineteenth century french novelists, as well as by john ruskin, the british art critic, edith wharton first uses architectural images to epitomise the strictly codified world in which her characters evolve. Yet, this meaningful architecture loses its meaningfulness when copied by the "nouveaux riches", and becomes a mere theatrical setting for the exhibition of female bodies which become disconcerting "fles palimpsests" for edith wharton's reflectors. Wharton's focalisers are forever wondering whether the real world they are confonted with is not just an image reflected upon their own conscience or whether their composite vision is not "more real than reality". Edith wharton's novels are therefore broadly composed of the characters' own reconstructions of a basically subjective and even sometimes introspective reality. Conjured up at crucial moments of the narrative, the reflectors' "inner pictures" serve as a substitute for the unspeakable "horror" metaphorically represented by the gorgon image.

Abstract FR:

A la frontiere entre deux tendances litteraires, le naturalisme, d'une part, l'ecriture de l'introspection d'autre part, edith wharton met au centre de son oeuvre romanesque la question de la representation: referentielle ou figurale, l'image "traverse les textes et les change ; traverses par elle, les textes la transforment" (louis marin, des pouvoirs de l'image). Heritiere declaree des romanciers francais du dix-neuvieme siecle autant que de l'amateur d'art britannique john ruskin, la romanciere americaine fait la part belle aux images d'architecture, litterales ou metaphoriques, particulierement aptes a designer un univers fondamentalement "strie" par la rectitude des edifices et la rigueur des traditions bourgeoises. Imitee par les parvenus, l'architecture du "vieux new york" prend des allures de decor de theatre dans lequel viennent s'exposer les corps feminins, suggestifs et denudes, palimpsestes aux transparences inquietantes et peut-etre vides de sens. Ce sens, cette essence, a charge pour le focalisateur de les decouvrir derriere les tableaux vivants ou figes qui se presentent a lui ou surgissent sous forme de reminiscences. A l'instar du narrateur proustien ou jamesien, les reflecteurs whartoniens laissent libre cours a la "memoire involontaire" dont les jaillissements prennent souvent le pas sur le reel. Comme pour compenser la faillite d'un langage qui n'enonce qu'un message entendu, le sujet whartonien deploie sa fantasmagorie intime, prenant pour objet l'autre et son etrangete fondamentale ou les meandres de sa propre psyche: la "vision" est tour a tour l'outil ou le resultat d'une exploration, celle d'un abime qui n'en finit pas de degorger ses images.