Le chef-d'oeuvre impossible : figures de l'art et écriture dans les romans de William Gaddis
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Paris 7Disciplines:
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Cette étude entreprend de retracer en leurs multiples avatars les diverses figures de l'artiste dans les quatre romans de William Gaddis pour aboutir à une réflexion sur l'écriture comme art chez le romancier américain. Partant d'une mise en perspective historique et littéraire du motif quasi légendaire de l'artiste maudit, ce travail s'attache d'abord à reconnaître dans l'œuvre de William Gaddis les topoi qu'elle emprunte au genre romantique du kunstlerroman, au travers notamment des nombreuses références au mythe faustien dont the recognitions, le premier roman de l'auteur (1955), use pour dessiner la figure d'un Faust artiste. Évoquant chemin faisant d'autres figures de l'artiste dans la généalogie de William Gaddis (en l'occurrence dans des récits de Nathaniel Hawthorne et de Henry James) la thèse examine la manière dont les romans de William Gaddis re-tracent les contours du motif, sous les traits variés d'artistes démiurges et faussaires. La dimension faustienne, parodiée de façon post-romantique, conduit à s'interroger sur la valeur de l'œuvre qui, du thème de l'or et de sa saisie de l'art à la démesure de l'écriture gaddisienne, porte le questionnement sur le geste excessif de toute inscription en langue d'une présence artistique. Cherchant à cerner l'économie de l'art qui se déploie dans l'œuvre de William Gaddis, le travail glisse ainsi peu à peu de la "figuration" artistique à une analyse des métamorphoses de la représentation en général et du récit en particulier, étudiant entre autres l'encyclopédisme et son travestissement parodique dans the recognitions, le rôle de la copie dans Carpenter's gothic qui aboutit à un inédit engendrement du texte où la folle proliferation de la parole dans Jr, pour s'acheminer vers une description de la tonalité particulière de l'oeuvre, du grain de sa voix - entre oubli et réminiscence, entre une langue sans parole et une parole sans langue.