thesis

Ecriture et pouvoir dans les romans de Don Delillo

Defense date:

Jan. 1, 1998

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Institution:

Orléans

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

+ Fiction must contest power ;, Don Delillo says. His eleven novels may be read as a critical anatomy of american culture, and much of the criticism published in the USA deals with the thematic and cultural aspects of his work. Postulating that the effectiveness of themes depends on the forms of writing, this thesis aims to show that the subversion of power in Delillo's fiction cannot be dissociated from the very process of writing. The first part deals with the notions of generic defamiliarisation (dominant ideologies being reinscribed by the codes of formula stories), and + decentredness ; as, for instance, in ironic discourse. The second part shows how Delillo's fiction questions the processes of apprehension of the real. By confronting various modes with each other (iconic and linguistic), Delillo forces the reader to reflect on epistemological, hermeneutic and, ultimately, ethical issues involved in the act of representation. The third part argues that the network is the figure of power in Delillo's fiction and underlines the perfect adequacy of the writing process (the organisation of signifying connections) to its object (the + plot ; as a set of connections). Readers and characters are thus involved in the same paranoid activity of decipherment.

Abstract FR:

Don Delillo, écrivain américain contemporain, ne conçoit l'écriture de fiction que comme activité subversive, et ses onze romans constituent une véritable anatomie de la culture américaine. Se démarquant de la critique américaine qui se penche en priorité, sur les données thématiques et culturelles de l'oeuvre, cette thèse postule que les thèmes aussi pertinents soient-ils, ne valent que par les formes qui les portent, voire les façonnent. Elle se propose de montrer que l'écriture s'élabore contre les structures et les discours du pouvoir, d'analyser l'articulation entre les formes d'inscription du pouvoir de l'écriture et ce que celle-ci cherche à dire sur le pouvoir. Plaçant la fonction pragmatique de l'écriture au coeur de sa problématique, la première partie décline le paradigme de l'écart : exil des narrateurs, subversion des genres conventionnels, discours ironique élève au rang de mode d'écriture. La deuxième partie montre comment la fiction de Delillo force le lecteur a s'interroger sur les modes de saisie du réel. Les modalités de la représentation, iconique ou verbale, sont ainsi, dans les dix romans du corpus, le lieu d'un questionnement épistémologique, hermeneutique, mais aussi éthique. La troisième partie donne le réseau comme la figure achevée du pouvoir tel que le conçoit Delillo. Il s'agit ici de souligner l'adéquation entre l'objet de l'écriture (la mise en évidence des réseaux de pouvoir) et son propre processus (la mise en place des réseaux du sens). Ainsi le lecteur et les personnages se trouvent-ils impliqués dans un même déchiffrement paranoïaque.