Interactions et modalités des échanges en Mer de Chine méridionale (500 avant notre ère-200 de notre ère) : approche technologique des assemblages céramiques
Institution:
Paris, Muséum national d'histoire naturelleDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
From 500 BC to AD 200, cultural exchanges in the South China Sea were emphasized by the expansion and intensification of long-distance interaction networks. Various archaeological objects, exchanged or imitated, provide evidence of multiple contacts. Interactions in relation to ceramics are attested through significant similarities, which allow comparisons between the different communities of the Thai-Malay Peninsula, Vietnam, the Philippines, and southern China. Based on this observation, this thesis aims to explore the various forms of circulation and to define whether they involved the movement of people, craftsmen, and/or artefacts. For this, a technological approach based on the anthropology of techniques is used to reconstruct the chaîne opératoire and thus characterize "traditions," or "ways of doing". The identification of specific techniques is made possible through analysis of macro- and micro-traces, formed in the ceramic paste during the manufacturing process and trapped at the time of firing. Hence, it becomes possible to recognize social groups, to distinguish between producers and consumers, and to trace their technologies and styles. The analysis is conducted at local, regional, and interregional scales. The first part of the research work consisted of identifying the ceramic traditions in the Thai-Malay Peninsula through a detailed analysis of pottery assemblages from fifteen sites. Their comparison then highlighted the existence of macro-regional traditions: some are specific to the Peninsula, whereas others are exogenous. Finally, analyses were also conducted on twenty sites in Vietnam, the Philippines, and China. Comparison of the data reveals the possibility of assessing the technical and/or stylistic transfers between the different regions over time and space, aiding reconstruction of exchange routes that shaped the socio-political landscape of late prehistoric communities in the South China Sea.
Abstract FR:
Les échanges culturels en Mer de Chine méridionale sont marqués, au cours de la période comprise entre 500 avant notre ère et 200 de notre ère, par l’intensification et le déploiement de réseaux d’interactions sur de longues distances. Divers objets archéologiques, échangés ou imités, apportent la preuve de contacts multiples. Ceux en rapport avec la céramique, pour leur part, se manifestent sous la forme de similitudes formelles, qui autorisent des comparaisons entre les communautés de la péninsule thaï-malaise et celles du Vietnam, des Philippines et du Sud de la Chine. Ce travail de thèse explore les interactions entre ces régions, à partir des analogies constatées entre plusieurs types de céramiques. L’objectif consiste à définir les différentes formes de circulation, et à déterminer si celles-ci impliquaient des mouvements d’individus (marchands, artisans,…) et/ou d’objets eux-mêmes. L’analyse a été conduite à plusieurs niveaux : local, régional et interrégional. Elle vise, à terme, à retracer les routes de distribution et de circulation empruntées. Pour cela, l’approche technologique, basée sur l’anthropologie des techniques, permet de caractériser les traditions, ou manières de faire, des artisans-potiers. Celles-ci peuvent en effet être reconstituées à partir d’une analyse des macro- et des micro- traces de fabrication, enregistrées dans la pâte des céramiques lors de leur réalisation, et se retrouvant figées au moment de la cuisson. Il devient possible, dès lors, d’identifier les groupes sociaux auxquels les artisans appartiennent, et de tracer leurs technologies, ainsi que les styles qui les définissent. Le travail de recherche a consisté, dans un premier temps, à distinguer les traditions céramiques de la péninsule thaï-malaise, grâce à l’analyse détaillée des assemblages de quinze sites. La confrontation des données obtenues pour chaque site, dans un second temps, a montré l’existence de traditions macro-régionales. Certaines sont propres à la péninsule, d’autres sont exogènes. Des analyses ont également été entreprises sur vingt sites au Vietnam, aux Philippines et en Chine. En comparant la totalité des données, il apparaît alors possible de déterminer les modalités de circulation de la céramique et de transferts techniques et/ou stylistiques entre les différentes régions. Les résultats permettent de retracer quelques-unes des routes d’échanges, qui ont contribué à façonner le paysage socio-politique de la fin de la Préhistoire en Mer de Chine méridionale.