La North-West Mounted Police canadienne et ses auxiliaires métis, 1874-1900 : une relation d'interdépendance ?
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Abstract EN:
In 1873, the Canadian government founded the Mounted Police to assert its sovereignty on the Western plains, to prepare Euro-Canadian settlement and to control First Nations and the Metis. This colonial policy triggered the resistance of the Metis, who took up arms in 1885 to defend their territory and political rights. This thesis is based on original sources from the police archives. They reveal the existence of an on-going cooperation of some Metis, from the arrival of the police on indigenous territory in 1874 until the end of the century at least. This thesis aims at understanding why the police hired these Metis during its takeover of the West and the first contacts with Indigenous peoples, as well as throughout the implementation of its colonial mission, even after the Metis uprising of 1885. Through cooperation with the police, the auxiliaries tried to mitigate the negative effects of colonialism by making economic, social and political gains. The auxiliaries provided the police with the social and cultural capital it needed – their knowledge of aboriginal languages, cultures and environment – to implement its missions in an unfamiliar territory. In return, the police provided salaries and supply contracts as well as its own military and judicial help. The police and its auxiliaries relied on each other in this interdependent relationship. This research has shown that the auxiliaries formed socio-familial networks who were loyal to Canada, which helped the police hire trustworthy men. Nevertheless, this cooperation also stems from the auxiliaries’ agency since they shared the economic capital obtained from the police through their social networking practices.
Abstract FR:
En 1873, le gouvernement canadien crée la police montée pour établir sa souveraineté sur les plaines de l’Ouest, préparer l’arrivée de colons euro-canadiens, et contrôler les populations autochtones, Amérindiens et Métis. Cette politique coloniale provoque la résistance armée des Métis en 1885 qui cherchent à se défendre de ces déprédations territoriales et politiques. Pourtant, à travers nos recherches dans des archives inédites de la police, nous avons trouvé des traces de la coopération d’auxiliaires Métis avec le corps policier, dès son déploiement en territoire autochtone. Cette thèse cherche à comprendre pourquoi la police montée a recruté ces Métis lors de son installation dans l’Ouest et des premiers contacts avec les Autochtones, mais également tout au long de ses missions de colonisation, même après le soulèvement métis de 1885. Par leur coopération avec la police, ces auxiliaires tentent d’améliorer leur situation économique, sociale et politique. Ils mettent à disposition de la police un capital social et culturel, dont elle a besoin – connaissance des langues, des peuples et de l’environnement autochtones – pour mener à bien ses missions dans un territoire qu’elle ignore. En échange, la police fournit des salaires, des contrats de fournisseurs ainsi que son aide militaire et juridique. Une relation d’interdépendance se met donc en place. Cette thèse démontre que ces auxiliaires forment des réseaux sociaux loyaux au Canada ce qui permet à la police de recruter des hommes de confiance. Mais, cette coopération indique une forme d’agencéité de la part des coopérants car ils partagent à travers leurs réseaux le capital économique offert par la police.