Cesare Beccaria et la France des Lumières
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Abstract EN:
Cesare Beccaria is compared with five great figures: Montesquieu (volume I); Voltaire and Rousseau (volume II); Helvetius and Diderot (volume III). Through the comparative method the main features of Beccaria’s thinking in the philosophical, political and penal fields are brought out clearly and placed in their right relation to the "adventure" of the enlightenment in France. Montesquieu and Voltaire unfetter human thought from the framework of theology, dualistic substantialistic metaphysics and the scholastic method, and set up the foundations of enlightenment thinking, which blossoms out with Helvetius and Beccaria when they develop an immanentistic, monistic, scientific, probabilistic, structural system of thought. Rousseau stands out as an antithetic figure to that of Beccaria. In the political field, Beccaria develops a "ghibeline" ideology aimed at dislodging the religious element from the temporal sphere. He advocates total de-feudalization of society (elimination of intermediate levels of power) and reinforcement of central power (the system of enlightened despotism). Diderot's mature period brings out both the circumstantial, dated character of Beccaria’s philosophical and political thinking and the universality of his thinking in the penal field.
Abstract FR:
Cesare Beccaria est successivement comparé à cinq grandes figures: Montesquieu (vol. I); Voltaire et Rousseau (vol. II); Helvétius et Diderot (vol. III). La méthode comparative permet de faire émerger les principales caractéristiques de la pensée philosophique, politique et pénale de Beccaria et de situer cette pensée par rapport à l'aventure des Lumières françaises. Montesquieu et voltaire, vétérans des Lumières, dégagent la pensée des cadres de la théologie, de la métaphysique substantialiste dualiste, de la méthode scolastique et posent les bases de la pensée des Lumières dont Helvétius et Beccaria représentent la floraison en développant une pensée immanentiste, moniste, scientifique, probabiliste et structurale. Rousseau, accroché à un dualisme substantialiste, représente une pensée opposée à celle de Beccaria. Politiquement, Beccaria développe une idéologie gibeline qui tend à expulser le religieux de la sphère temporelle. Il préconise une déféodalisation totale de la société (liquidation des pouvoirs intermédiaires) et un renforcement du pouvoir central (formule du despotisme éclairé). Le Diderot de la maturité fait apparaitre le caractère conjoncturel et date de la pensée philosophique et politique de Beccaria mais aussi l'universalité de sa pensée pénale qui propose une justice déféodalisée "nationalisée" et légalisée.