thesis

Saint François et le franciscanisme dans l’œuvre de Pier Paolo Pasolini

Defense date:

Nov. 23, 2019

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Institution:

Sorbonne université

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

The topics related to the sacred cross the whole Pasolinian work. Although the christic declension is undeniably predominant, the subject of holiness also occupies a prominent place, both in terms of the transversality of genres and of the variety of accents : of a holiness incessantly, as much as in vain, researched, to the holiness of an ascetic power, passing through the oscillation between voluntary and involuntary holiness. To this polyhedral nature we can add the multitude of matrices from which the theme draws its source. In this sense, if the model of St Paul occupies a prominent position, other figures are to be counted. Among these, St Francis of Assisi has features which, in the Pasolinian elaboration, can be summed up in a disseminated and semantically versatile nature. In fact, if the direct apparitions of the Little Poor Man are essentially confined to the furtive epiphany of the franciscan meta-fable of Uccellacci e uccellini - we will make reference to an emerged Franciscanism -, infinitely more are the franciscan stylistic modules declined as a symbolic repertoire of gestures. Thus the Pasolinian elaboration proceeds most often by extrapolation of the poetic word of the saint and contamination of the sources, giving rise to a Franciscanism alternately allegorical-ideological, metalinguistic or figurative. The culminating and most secret point of this appropriation coincides with the unfulfilled writing of Bestemmia’s verse script, in which an anti-François with blasphemous features dismembers one of the major texts of the origins of Italian poetry.

Abstract FR:

Les motifs liés au sacré traversent l’ensemble de l’œuvre pasolinienne. Aussi, bien que la déclinaison christique soit indéniablement prédominante, le motif de la sainteté occupe une place tout aussi marquante, à la fois en termes de transversalité des genres que de variété d’accents : d’une sainteté incessamment, autant que vainement, recherchée, à la sainteté d’un pouvoir ascétique, en passant par l’oscillation entre sainteté volontaire et involontaire. À cette nature polyédrique se greffe la multitude des matrices auxquelles le thème puise sa source. En ce sens, si le modèle paulin occupe une position de premier plan, d’autres figures sont à dénombrer. Parmi celles-ci, saint François d’Assise revêt des traits qui, dans l’élaboration pasolinienne, se résument à une nature éparse et sémantiquement polyvalente. En effet, si les apparitions directes du Petit pauvre se cantonnent essentiellement à l’épiphanie furtive du métarécit franciscain d’Uccellacci e uccellini – nous évoquerons à ce sujet le versant d’un franciscanisme émergé –, infiniment plus nombreuses sont les stylèmes franciscains déclinés tel un répertoire symbolique de gestes. Ainsi l’élaboration pasolinienne procède le plus souvent par extrapolation de la parole poétique du saint et contamination des sources, donnant lieu à un franciscanisme tour à tour allégorique-idéologique, métalinguistique ou figuratif. Le point à la fois culminant et le plus secret de cette appropriation coïncide avec la rédaction inaboutie du scénario en vers de Bestemmia, dans lequel un anti-François aux traits blasphèmes parvient à démembrer l’un des textes majeurs des origines de la poésie italienne.