thesis

L’autonomie politique en Sicile entre nationalisme et mafia dans les documents historiques et les textes littéraires

Defense date:

Jan. 1, 2013

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Institution:

Paris 8

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

This dissertation focuses on Sicilian political culture and its history, particularly in connection with the concept of autonomy. It analyzes historical documents and literary texts that all bear traces of this political culture with its complex, unique, and shadowy character. The first articulations of autonomy in specifically ideological terms appear in the early forms of national rhetoric mobilized after the Sicilian Vespers. Within nationalist discourse, the aspiration for self-government remains inseparable from efforts to eliminate a central pole of power, displacing and distributing authority, transferring it instead to the hands of the local governing classes who form peripheral power nodes. When contextualized within the long history of Sicilian political culture and its main traditions, the so-called conquest of the Special Sicilian Statute granted at the end of the Second World War appears in a new light. This dissertation also examines the failure of the industrial model for development in the 60 years following the approval of the statute and its articles concerning the economic riparazionismo, which sought to provide reparation for the historic damage caused by the Italian state and its practice of allocating funding but not defining timetables. Analysis of the stakes that nationalism and autonomy put in play throughout the history of the island highlights the centerpiece of the Sicilian political system : the use of violence as an instrument to manage tensions caused by peripheral nodes of power administering economic and financial resources. The history of this political violence leads us to investigate certain aspects of the origins of the Mafia in the 19th century and of its development in the 20th century.

Abstract FR:

Notre thèse porte sur la culture politique sicilienne et son histoire, notamment sur l’idée d’autonomie. Nous analysons les documents, aussi bien historiques que littéraires, qui présentent des traces de cette culture politique à la nature complexe, originale et obscure. En tant qu’élaboration idéologique, l’autonomie existe depuis les premières formes de rhétorique nationale nées après les Vêpres. Cette aspiration à l’autogouvernement qui se cachait derrière un discours nationaliste visait à vider le pouvoir central et à le transférer dans les mains des pouvoirs périphériques constituées par les classes dirigeantes locales. Une fois considérée la longue histoire de la culture politique sicilienne et de ses principales traditions, on saisit sous une lumière différente la ‘conquête’ du Statut autonomiste obtenu au lendemain de la deuxième guerre mondiale. Nous étudions aussi la faillite du modèle de développement industriel dans les soixante ans suivant l’approbation du Statut et de ses articles économiques riparazionistici, qui visent la réparation des dégâts historiques provoqués par l’État italien à travers des financements sans échéance prévue. L’analyse des enjeux du nationalisme et de l’autonomie dans l’histoire ancienne et plus récente de l’île permet de mettre en lumière un élément central du système politique sicilien : la violence en tant qu’instrument de gestion des tensions dérivant de l’administration des ressources économico-fiscales par les pouvoirs périphériques. L’histoire de la violence politique nous mène à enquêter sur certains aspects de l’origine de la mafia au XIXe siècle et de ses développements au long du XXe siècle.