thesis

Figure du soldat et valeurs militaires dans la littérature italienne du XVIe siècle

Defense date:

Jan. 1, 1991

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Institution:

Paris 4

Disciplines:

Authors:

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Abstract EN:

The connexion between historical, social, technical factors in the sixteenth century challenges the traditional military code. We study the Italian version of the European chivalry crisis and especially the role of "shock absorber" played by humanistic culture. "Military humanism" gives prestigious antecedents to shameful innovations, guarenteeing for new military practices. It gives soldiers the intellectual and rhetorical devices capable of counterbalancing the literary success of the knight. We shall look for this new figure of the soldier through four themes that illustrate different aspects : the social, cultural, moral, aesthetic aspects of the chivalry crisis. Italian armies tend to represent themselves as "meritocracies", allowing the rise of talented individuals. The type of the "military upstart" in humanistic biographies meets the need for a democratized recruitment, especially in Italy where social and economic elite do not identify themselves anymore with the fighting caste. The letters and arms topos accounts for the intellectualization of military achievements. The "scholar soldier" is the most emblematic product of "military humanism": war becomes an intellectual activity more than a physical one. The alleged affinities between letters and arms prove superficial as these two professions carry an alternative vision of "public service", the first of them being more in tune with the post Cateau-Cambrésis pacified Italy. Soldiers' physics and appearances are also concerned. The ugliness and roughness, resulting from a popularized recruitment and firearms wounds, cancel the former "readability" of military appearance.

Abstract FR:

La conjonction de facteurs historiques, techniques et sociaux dans l’Italie du XVIe siècle met en crise les valeurs guerrières traditionnelles. Nous analysons les formes que prend en Italie la crise européenne de la chevalerie et la fonction "d'amortisseur" que joue la culture humaniste, puisqu'elle fait passer pour ancien ce qui est nouveau, cautionné par son autorité de nouvelles pratiques militaires, leur prête des outils intellectuels et rhétoriques capables de faire contrepoids au charisme littéraire du chevalier. Nous explorons quatre thématiques illustrant les différents aspects: sociaux, culturels, moraux, esthétiques de la crise du chevalier. L'armée au XVIe siècle tend à s'auto-représenter comme une "méritocratie" permettant l'ascension sociale d'individus talentueux. La figure du "parvenu par les armes" répond à la nécessité de démocratiser le recrutement là où les élites socio-économiques ne s'identifient plus à la caste guerrière. Le topos des lettres et des armes rend compte de l'intellectualisation des prestations militaires. Le soldat lettre est le produit le plus emblématique de "l'humanisme militaire". La guerre devient une activité moins physique et plus cérébrale. Quant aux affinités présumées entre les lettres et les armes, elles recouvrent des dissensions profondes entre deux professions porteuses d'un modèle alternatif de "service public". Le physique et l'apparence du soldat sont également touchés. La laideur et la rudesse, conséquences de la ruralisation du recrutement et des blessures infligées par les armes à feu ôtent à l'apparence militaire se lisibilité d'antan. Enfin, l' exploitation militaire de la nuit interrompt les rapports harmonieux entre rythmes militaires et cosmiques : le stratagème nocturne suppose une approche astucieuse et immorale de la guerre qui met directement en cause l'éthique chevaleresque.