Cultures et imaginaires politiques socialistes en France et en Italie (1944-1949).
Institution:
Paris 8Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
In the perspective of a cultural studies approach to political history, this research questions the diversity of socialist cultures and their shared representations at the end of the Second World War. French and Italian socialists, who had been united by a long-standing alliance before the Liberation, progressively tore each other apart because of different strategic choices in the early stages of the Cold War. Drawing on the local study of six federations, the purpose of this work is to highlight the diversity of their world views and the rituals that shape them, their various relationships to time – past and future – as well as their understanding of what constitutes a legitimate political action.This study shows the struggle to generate a renewed democratic life at the local level and the role played by both parties in this matter. Through the relationships between the different movements of the Italian Socialist Party (PSI) and the French Section of the Workers' International (SFIO), it is possible to better understand the debates that run through European socialism at the Liberation and at the onset of the Cold War. This research also allows an in-depth study on political violence, its justification and the shapes it can take on, especially when tensions flared up in 1947 and 1948. At this critical time, opponents were often undermined by the other side which portrayed them as the enemy, in an effort to delegitimize them. More generally, it is a reflection on the methods of political history, aiming to further include cultural issues, in a broad meaning of the term and relying on a wide range of material and sources (sound archives, multimedia, press cartoons, activist testimonies, among others).
Abstract FR:
Dans une perspective d’histoire culturelle du politique, ce travail de recherche interroge l’unité et la diversité des cultures et des imaginaires socialistes au sortir de la guerre. Les socialistes français et italiens, liés par une alliance de longue date à la Libération, se déchirent peu à peu, en raison de choix stratégiques différents dans la Guerre froide naissante. À partir d’une étude localisée dans six fédérations, il s’agit de mettre en évidence la diversité des représentations du monde, des rituels qui permettent de les exprimer, du rapport au temps – passé et futur – et des pratiques politiques jugées légitimes.L’étude permet de montrer à la fois la difficulté de la réinstallation d’une vie démocratique à l’échelle locale et le rôle des partis dans cette dernière. À travers les rapports entre les différents courants du PSI et de la SFIO, on peut rendre compte des débats qui parcourent le socialisme européen à la Libération et aux débuts de la Guerre froide.Cette recherche a aussi permis une réflexion sur la violence politique, sa justification et sur les formes que celle-ci prend au moment des tensions très grandes de 1947 et 1948 quand l’adversaire est régulièrement délégitimé et dépeint en ennemi. D’une manière plus générale, il s’agit d’une réflexion sur les méthodes de l’histoire politique, cherchant à prendre davantage en compte les questions culturelles, au sens large, en mobilisant un large panel de sources (archives sonores, multimédia, dessins de presse, témoignages de militants).