Théâtre et société en Italie (1860-1915) : un nouveau répertoire et de nouvelles structures théâtrales pour une société en mutation
Institution:
Nancy 2Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The Italian theater of the late 19th c. And early 20th c. Is little known and neglected by critics, though it contributed to the national revival once political unity was achieved in Italy. Turning away from dialects it chooses the national Italian language ; through its original approach to contemporary social issues it takes an independent stand against the overwhelming influence of French and Scandinavian drama. Hundreds of new plays are written each year by professional or amateur playrights. The plays are produced by dozens of itinerant troups, travelling all over the Italian territory, and even going on tours abroad. Leading actors according to tradition direct their own troup. This period is also a time of experiments : "permanent" theaters are created ; playrights, actors and company directors organize themselves in the defence of their respective interests ; a specialized press develops and increases the theater's impact on a large and enthusiastic audience. Authors deal with subjects that reflect the concerns of a rapidly rising bourgeoisie. Such themes as family and money are part of all plots. Some problem plays stage familiar concerns on the contemporary social scene, like duels and suicide. Others illustrate the new laws, underline the difficulties implied by their enforcement and suggest necessary reforms in the fields of marriage, separation, divorce, heritage, etc. All plays rely on traditional moral standards. The present work pertains to both literature and the sociology of theater. As we study the texts of the plays, the letters exchanged by authors and actors as well as the archives of the theater companies we draw attention to a literary genre which often provides an accurate image of the new Italy while revealing the obsessions of a rapidly transforming society.
Abstract FR:
Le théâtre italien de la fin du XIXe et du début du XXe siècle est peu connu et négligé par la critique. Pourtant, après la réalisation de l'unité politique de l'Italie, il veut contribuer au renouveau national. Par l'utilisation de la langue italienne, il s'oppose aux dialectes ; par une approche originale des problèmes sociaux contemporains, il veut se démarquer de l'influence alors prépondérante du théâtre français ou scandinave. Des centaines de pièces nouvelles sont écrites chaque année par des dramaturges professionnels ou amateurs, et créées par des dizaines de troupes itinérantes qui parcourent l'ensemble du territoire italien et font des tournées à l'étranger. Les principaux acteurs, selon la tradition, dirigent leur propre troupe. Cette période voit des tentatives de changements : des théâtres stables sont créés ; les auteurs, les acteurs et les directeurs de troupe s'organisent pour défendre leurs intérêts respectifs ; la presse spécialisée se développe et accentue l'impact du théâtre sur un public nombreux et passionné. Les sujets traités par les auteurs correspondent aux préoccupations de la classe bourgeoise en ascension rapide : la famille et l'argent sont des thèmes présents dans toutes les intrigues. Certaines pièces à thèse mettent en scène des problèmes de société tels que le duel ou le suicide ; d'autres illustrent les nouvelles lois, indiquent les difficultés que soulève leur application ou suggèrent des modifications qui apparaissent souhaitables à propos du mariage, de la séparation, du divorce, de l'héritage, etc. Toutes s'appuient sur une morale traditionnelle stricte, sans concessions. Notre travail relève de la littérature et aussi de la sociologie du théâtre : par l'étude des textes des pièces, des échanges épistolaires entre les auteurs et les acteurs et des archives des compagnies, nous montrons l'importance de ce théâtre qui donne une image souvent fidèle de l'Italie nouvelle, mais aussi révèle les phantasmes d'une société en mutation.