Violence du langage, langage de la violence : étude comparée chez quatre cinéastes italiens : Rossellini, De Sica, Visconti, Pasolini
Institution:
Paris 3Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The cinematographic work of Rossellini, Visconti, De Sica and Pasolini is of an important abundance, so diversified, always characterized by the virulence of the topics treated, that are inspired by the reality. The privileged material of these Italian moviemakers to register this reality in its nudity and its extreme violence are : the poetic and authentic, dialectal or slang “word”, which sense is often unknown or difficult to decipher, the natural gesture and expression of the faces offered by interprets, signs collected thanks to an omnipresent camera. The whole is restored through “images” which, picked up with pictural and sculptural styles in Pasolini and Visconti’s films, collected with poetry and vibration in the art of Rossellini and De Sica, where the tragedy emerges, give to the reality a very symbolic meaning : the palpitation of life. Starting with the analysis of Roma città aperta, Sciuscà, La terra trema and Accattone, this work attempts to determine both the verbal language and the non verbal language of the violence contained in these films. It consists first on tackling the question of the language by identifying it, then by looking further into its pragmatic and lexical aspects which reflect the mechanism of violence, to explore the gestural language which, combined with the visual language adopted by each moviemaker, manage to reproduce faithfully the violent part of reality. This research shows us how the diversity of styles carries out to a unique objective : reaching the violence.
Abstract FR:
L’œuvre cinématographique de Rossellini, Visconti, De Sica et Pasolini est si riche, si diversifiée, toujours poignante par la virulence des thèmes qu’elle traite et qui s’inscrivent au cœur même de la réalité. Les outils privilégiés de ces cinéastes italiens pour capter cette réalité dans sa nudité et dans son extrême violence sont : la « parole » poétique et authentique, dialectale ou argotique, dont le sens est souvent inconnu ou difficile à décrypter, la gestuelle naturelle des corps et les mimiques des visages dont les personnages sont dotés, ensemble de signes recueillis grâce à une caméra omniprésente. Le tout est restitué par le biais d’« images » qui, traversées par des pointes de picturalité et de sculpturalité chez Visconti et Pasolini, captées avec poésie et vibration dans l’art de Rossellini et De Sica, là où surgit le tragique, donnent à la réalité un sens fort symbolique : celui de la palpitation du vivant. En partant de Roma città aperta, Sciuscià, La terra trema et Accattone, cette recherche s’attache à cerner le langage verbal et le langage non verbal de la violence contenus dans ces films. Elle consiste en premier lieu à aborder la question de la langue en l’identifiant puis en approfondissant ses aspects pragmatique et lexical qui reflètent le mécanisme de la violence, à explorer le langage mimogestuel qui, combiné au langage visuel adopté par chaque cinéaste, parvient à nous restituer la part violente du réel. Cette recherche nous enseigne comment la diversité des styles mène à l’unicité de l’objectif : celui d’atteindre la violence.