thesis

Voir en plus clair notre « avenir radieux » : la nouvelle pensée gorbatchévienne, origines et influences, hommes et réseaux (1956-1992)

Defense date:

Dec. 4, 2015

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Institution:

Paris 1

Directors:

Abstract EN:

In February 1986, the CPUS leader Mikhail Gorbatchev announces time has come to change the way of thinking international relations. In a interconnected world, where governments must work together to answer global problems, cooperation must prevail over confrontation. The nuclear threat implies putting an end to the arms race between the East and the West. In the meantime, Gorbachev proclaims that Soviet and American armed forces must be kept to a reasonable amount. While rejecting the use of force, the USSR intends to be at the vanguard of the “struggle to peace” , a concept meant to replace historical “class struggle”. Between 1986 and 1991, this innovative approach called “New thinking” challenges the old way of thinking international relations. In theory, the New Thinking overthrows the ideological dogmatism and adapts the founding principles of Marxism-Leninism to the present. On the practical side, the political actions undertaken on behalf of this « New Thinking » in the second half of the eighties completely disrupted the world order and challenged Moscow’s global strategy. This “Gorbachevian” turning point cannot be understood without setting it back in a larger context. Moreover, it needs to be studied alongside the influences that made it possible. It means taking into account since the middle of the 1950s the different influences of the men and the networks who and which, from Soviet politics to science, proposed new approaches to guide international relations.

Abstract FR:

En février 1986, Mikhaïl Gorbatchev, qui occupe depuis une année le poste de Secrétaire général du PCUS, annonce que l’URSS entend désormais penser de manière nouvelle les relations internationales. Dans un monde interconnecté, la coopération prime désormais sur la confrontation, dans la mesure où les États doivent s’accorder pour répondre à des défis globaux. Face à la menace d’une guerre nucléaire, la course aux armements entre l’Est et l’Ouest doit cesser et les capacités militaires des États-Unis et de l’URSS ramenées à un niveau de suffisance raisonnable. La lutte pour la paix, dont l’URSS se veut désormais à l’avant-garde, remplace progressivement le concept de lutte des classes en politique extérieure., puisque l’usage de la force pour conduire les relations internationales est rejeté. De 1986 à 1991, cette approche originale qui prend le nom de « Nouvelle Pensée » remet en question la ligne traditionnelle de la politique extérieure soviétique. Au plan théorique, la Nouvelle Pensée met fin au dogmatisme idéologique et signe l’adaptation des principes fondateurs du marxisme-léninisme au monde qui l’entoure. Au plan pratique, les actions politiques qui lui furent associées dans la seconde moitié des années 1980 bouleversèrent quant à elles l’ordre mondial, et remirent en question la stratégie globale de Moscou. Ce tournant gorbatchévien ne peut être compris sans le replacer dans un temps plus long et sans étudier les influences l’ayant rendu possible : celles des hommes et des réseaux, situés à la charnière des mondes politiques et scientifiques soviétiques, proposant depuis le milieu des années 1950 de nouvelles approches pour conduire les relations internationales.