thesis

De l'armée coloniale à l'armée nationale en Mauritanie : une histoire militaire sahélo-saharienne, de la conquête à la guerre du Sahara (1934-1978)

Defense date:

July 6, 2015

Edit

Institution:

Paris 1

Authors:

Abstract EN:

This thesis proposes a multidimensional history of the army of Mauritania since the French military conquest of the Western Sahara to the coup d’état of 10 July 1978 that inaugurated a long era of military governments. The colonial army, just like the colonial state, has its own characteristics. It develops, through its experiences, multiple adaptation strategies, both in terms of its organisation and military missions. Its two salient features are the double recruitment (that differentiates between sub-Saharan tirailleurs and « suppletifs maures » and the multiplicity of its missions (political, military, defense and policing).These specificities are partly inherited by the national armed forces through the transmission of military power (and domain ?). This process is particular contingent and must be analysed in all its complexity. This study of the effects of institutional transformations, linked to the analysis of the geopolitical stakes of the sub-region, demonstrates that local issues and dynamics are as significant as global ones. The study of the history of the Mauritanian army, gendarmerie and national guard since independance until the mid 1970s allows to identify the continuities, but also the trajectory of the postcolonial Mauritanian state, whose path is linked both to the agenda of local actors and the old colonial war.

Abstract FR:

Ce travail propose une histoire de l’armée en Mauritanie, depuis la conquête militaire française dans l’Ouest saharien jusqu’à l’avènement du coup d’État du 10 juillet 1978, ouvrant sur une longue période du gouvernement de l’État mauritanien par des officiers supérieurs. L’armée coloniale, tout comme l’État colonial, a ses caractéristiques propres : elle développe, au contact du terrain, des stratégies d’adaptation, tant au plan de l’organisation qu’au plan des missions. Ses deux traits saillants sont le double recrutement – qui différencie tirailleurs subsahariens et supplétifs maures – et la multiplicité des missions – politiques, militaires, de défense et de maintien de l’ordre. Ces spécificités sont en parties léguées aux forces armées nationales à travers la transmission du domaine et du pouvoir militaire, processus particulièrement contingent qu’il faut analyser dans sa complexité. L’étude des effets des transformations institutionnelles sur le terrain, reliée à l’analyse des enjeux géopolitiques dans la sous-région, montre que les problématiques locales comptent autant que les dynamiques globales. L’examen de l’histoire de l’armée, de la gendarmerie, et de la garde nationale mauritanienne au cours des vingt années qui suivent l’indépendance du 28 novembre 1960, permet de distinguer les continuités, mais aussi la trajectoire propre de l’État mauritanien postcolonial, liée à l’agenda des acteurs locaux tout autant qu’à celui de l’ancienne puissance coloniale.