Le képi et le crayon : les gendarmes à travers l'imaginaire collectif (1914-1968)
Institution:
Paris 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Among the original projects of the Gendarmerie new history, this Ph. D. Dissertation is a reflection on gendarmes through the XXth century’s social imaginary. This work aims at clarifying the legitimacy of gendarmes through time, contexts, social representations, but also the military missions. After recalling the inheritance of the XIXth century, which weighs heavily on the collective mentalities, this study encompasses two chrono-thematic axes. The XXth century starts with the analysis of the specific imaginary developed by the missions of the military police during the First World War. In-between the two World Wars, the public order is focused by politicians and social figures. If the traditional missions of gendarmes are not questioned, the gendarmerie still needs to create a good public standing. Therefore, the behaviour of every gendarme is under scrutiny. With the Second World War, the legalism of the institution is inquired. Finally, the study focuses on the progressive legitimazation of the public order. Thanks to a growing policy of public relation, based on popular public services (investigations, traffic control…), the institution eventually earns good public standing.
Abstract FR:
Au sein du nouveau chantier historique consacré à la gendarmerie, cette thèse propose une réflexion sur les représentations des gendarmes au travers de l’imaginaire national au XXe siècle. Cette étude vise à apprécier la légitimité d’action de la gendarmerie au gré des époques, des contextes, des acteurs sociaux, mais aussi des missions dévolues aux personnels de la gendarmerie. Après avoir rappelé l’héritage du XIXe siècle, qui pèse fortement sur les mentalités collectives, elle s’articule autour de deux axes chrono-thématiques. Le premier XXe siècle s’ouvre sur l’analyse de l’imaginaire spécifique que suscitent les missions prévôtales des gendarmes au front pendant la Grande Guerre. Dans l’entre-deux-guerres, la question du maintien de l'ordre polarise fortement les attentions, tant des politiques que des acteurs sociaux. Si les missions traditionnelles du gendarme ne font pas l’objet d’une remise en question, la gendarmerie reste dépendante d’une bonne image de marque. Aussi tente-t-elle d’influer, au plus bas niveau de l’échelle hiérarchique, sur la conduite des gendarmes. La mémoire combattante de la Grande Guerre joue beaucoup sur cette militarisation des conduites. Le second XXe siècle est à nouveau marqué par la guerre. Mais, davantage que l’identité combattante de l’institution, c’est le loyalisme des gendarmes qui est remis en question par le contexte singulier de l’Occupation. Enfin, l’étude se borne à montrer que, pendant la Guerre froide, le maintien de l'ordre obéit à un phénomène de légitimation croissante. Grâce à une politique de communication focalisée sur les missions de service public, la gendarmerie gagne les faveurs d’une grande partie de l’opinion.