thesis

La Côte d'Opale en guerre d'Algérie : 1954-1962

Defense date:

Jan. 1, 2010

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Institution:

Littoral

Authors:

Directors:

Abstract EN:

Between 1954 and 1962 thousands of young men from the Côte d’Opale were sent to Algeria to. In a land that was widely unknown territory to the most northern part of the home country they faced the horrors of a conflict that separated them from their families and their friends, made them lose their jobs. Three hundred and seventy-eight of those young men never came back. How did the population of the coast experience the war in their daily lives? This is a history of the Côte d’Opale through its conscripts and their families as well as their link with Algeria. On the coast, political parties and mainly left-wing trade unions, Christians and teachers took a stand against the extension of the war. However the “OAS” and the NLF also attracted some marginal commitment. From 1954 to 1958 the coast was legalist, but because the Fouth Republic was so largely discredited, General de Gaulle’s return to power was welcomed. Whenever a serious crisis arose though, as in May 1958, January 1960 and April 1961, General de Gaulle’s action was fully supported locally. In order to assuage the pain of the broken or mourning families, official bodies intervened to comfort or maintain a link with the young conscripts in Algeria. Charities and local organizations provided relief. The economic ties between the ports of the Côte d’Opale and the main colony of the country were also affected by the conflict, but relations were sustaines even after 1962. The setllement of a few repatriates and Harkis on the coast have kept alive the memory of the conflict and of its outcome. Fifty years on, speaking about the war still proves difficult.

Abstract FR:

Entre 1954 et 1962, la Côte d’Opale envoie des milliers de ses enfants « maintenir l’ordre » en Algérie. Sur une terre largement inconnue de la partie la plus septentrionale de la métropole, ils découvrent les horreurs d’un conflit qui les sépare de leurs familles, amis, leur fait perdre leurs emplois. Parmi ces jeunes, 378 ne reviennent pas. Comment les habitants du littoral ont-ils vécu et ressenti au quotidien cette guerre ? Quel a été l’impact du conflit sur les personnes, sur les activités économiques, culturelles ou militantes ? Il s’agit d’une histoire de la Côte d’Opale à travers ses appelés et leurs familles, à travers également les liens tissés avec l’Algérie. Sur le littoral, mais également dans les Flandres et l’Audomarois, les réactions aux grands événements qui marquent la guerre d’Algérie sont importantes. Partis politiques et syndicats, principalement de gauche, chrétiens et enseignants s’investissent contre la poursuite de la guerre, pour la paix en Algérie. Mais des engagements marginaux existent aussi en faveur de l’OAS et du FLN. De 1954 à 1958, le littoral est légaliste, mais il accueille favorablement le retour au pouvoir du général de Gaulle, tant la IVème République est discréditée. Les grandes villes de la Côte d’Opale sont politiquement divisées, entre Calais qui succombe à la vague gaulliste, et Boulogne et Dunkerque qui demeurent socialistes et plus hostiles au chef de l’État. Les Flandres et l’arrière-pays sont plus conservateurs. Dans les moments de crises graves, en mai 1958, en janvier 1960 ou en avril 1961, le soutien à l’action du général de Gaulle est cependant très affirmé. Les résultats électoraux confirment le soutien constant à sa politique algérienne. Pour faire face à la douleur des familles endeuillées ou séparées, les instances officielles se manifestent pour tenter d’apaiser ou pour maintenir un lien avec le jeune soldat appelé en Algérie. Les organisations caritatives, les comités locaux leur viennent en aide. Les liens économiques entre les ports de la Côte d’Opale et la principale colonie du pays, constitués principalement de vins, sont également affectés par le conflit, mais ils perdurent, au-delà de 1962. L’installation de quelques rapatriés et harkis sur le littoral permet le souvenir de ce conflit et de son issue. Près de 50 ans plus tard, la prise de parole sur la guerre demeure difficile.