La seconde vie des rois : l'imposture politique dans l'Occident médiéval (XIIe-XVe siècle)
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A la fin du Moyen âge, l'imposture politique se révèle un moyen d'opposition presque banalisé, particulièrement en Flandre, sur les terres d'Empire et en Angleterre, même si d'autres espaces connaissent parfaitement la frauduleuse pratique et l'exploitent de temps à autre. De faux anachorètes ou de faux pèlerins, de retour - selon leurs dires- après une longue période de pénitence, tentent de la sorte de s'emparer de la couronne en incarnant un roi mort ou disparu. Bientôt, de plus jeunes aspirants au principat les rejoignent dans leur tentative. A l'évidence, de telles tromperies se trouvent facilitées par certaines particularités de la civilisation médiévale -l'importance de l'érémitisme, des croisades et des guerres éloignées ou encore les défaillances de la mémoire ordinaire- mais elles reposent essentiellement sur la volonté de partis intrigants. Les complots aristocratiques, au coeur du phénomène, expriment une contestation radicale de l'illégitimité ou de l'incompétence supposées du véritable souverain, auquel il appartient de relever un défi redoutable. D'autres causes de mécontentement viennent d'ordinaire se greffer sur la supercherie, au point que le dirigeant contrefait agit en porte-parole des victimes de l'"Etat moderne" naissant ou en simple marionnette entre les mains de puissances étrangères. Paradoxalement peu affectés par le charisme messianique ou prophétique, les imposteurs pourraient bien symboliser la royauté débonnaire, par opposition à une monarchie toujours plus oppressive.