thesis

L' imperium hispanique médiéval (IXe siècle - 1230) : recherches sur les idéologies monarchiques dans la Péninsule ibérique médiévale

Defense date:

Jan. 1, 2009

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Institution:

Bordeaux 3

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

The attribution of the qualifier imperator and the recognition of an imperium, for a whole series of leonese, navarrese and aragonese kings, from the IXth to the XIIth century, is a phenomenon which aroused, in the past, intense debates. A dispassionate reflection on the subject based on the philological study of the semantic field of the imperium, leads to the demythologization of the idea of empire, and reveals the stakes bound to the notion in terms of monarchic ideology. Marginal till the XIth century, the phenomenon appeared at first only in the writings of a few scribes. It nevertheless created the opportunity for an original initiative with the introduction in the charters of the regnum-imperium formula, which strengthened the exclusivity of the royal power. With Alfonso VI of Castilla-León (1065-1109), the qualifier imperator became a real title, used by the emerging chancellery. It took root in the ideological traditions of the kingdom and signified the hegemonic role which the king gave himself over Hispania. Queen Urraca (1109-1126) and her aragonese husband Alfonso I (1104-1134) then struggled intensely for the title. But it was with Alfonso VII (1126-1157) that the imperium became again essential to the monarchic image. His imperial crowning in 1135 inaugurated an important era of propaganda, which gave the empire of Alfonso VII a vassalic foundation, and made the emperor a suzerain more than a sovereign. The multiplication of the vectors of this ideology (diplomas, coins, chronicle) and the fact that the successors of the king took advantage of it insured the perpetuity of the forged image, and the persistence of the souvenir of "emperor Alphonse VII".

Abstract FR:

L’attribution du qualificatif d’imperator et la reconnaissance d’un imperium, pour toute une série de souverains léonais, navarrais et aragonais, du IXe s. Au XIIe s. , est un phénomène qui a, par le passé, suscité d’intenses polémiques. Une réflexion dépassionnée sur le sujet, fondée sur l’étude philologique du champ sémantique de l’imperium, amène à démythifier l’idée d’empire, et révèle les enjeux liés à la notion en termes d’idéologie monarchique. Marginal jusqu’au début du XIe s. , le phénomène n’est d’abord le fait que de scribes isolés. Il donne néanmoins lieu à une démarche originale avec l’introduction dans les chartes de la formule regnum-imperium, qui renforce l’exclusivité du pouvoir royal. Avec le règne d’Alphonse VI de Castille-León (1065-1109), le qualificatif imperator devient un véritable titre, officialisé par la chancellerie en formation. Son usage s’enracine dans les traditions idéologiques du royaume, et il signifie le rôle hégémonique que le roi s’attribue sur l’Hispania. La reine Urraca (1109-1126) et son éphémère époux aragonais Alphonse Ier (1104-1134) mènent ensuite une lutte intense pour le titre. Mais c’est avec Alphonse VII (1126-1157) que l’imperium redevient essentiel dans l’image monarchique. Son couronnement impérial de 1135 inaugure une importante propagande, qui donne à l’empire d’Alphonse VII un fondement vassalique, et fait de l’empereur un suzerain plus qu’un souverain. La multiplication des vecteurs de cette idéologie (diplômes, monnaies, chronique) et sa mise à profit par les successeurs du roi assurent la pérennité de l’image forgée, et la persistance du souvenir de « l’empereur Alphonse VII ».