L'émigration réunionnaise à la Sakay ou L'ultime aventure coloniale française : 1952-1977
Institution:
La RéunionDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
Experiment of colonisation supposed to bring a solution to Reunion island's overpopulation, Sakay starts in 1952 in a desert region of the Mid-West of Malagasy. Paid on national public funds and realised under the aegis of the Bureau of studies for agricultural production, it also represents a plan conceived in the context of the new after war French "colonial Pact" and aimed to promote the economic and social development of Malagasy. Sakay is soon pointed out for its dynamism. A village, Babetville, is built with religious, sanitary and school facilities. Lands famous for being unfarmable are worked with modern technics. Commercial cooperative structures are created. Paradoxically, Malagasy's independence proclaimed in 1960 does not challenge Sakay. It continues its economic growth and becomes the third world park centre of production, and one of Malagasy granaries. It becomes a "window society", a mirror of the French cooperation. The Malagasy authorities start making there a model of agricultural development. A "malagasy Sakay" the SOMASAK, is created according to the same terms as the "reunionese Sakay". In 1972, President Tsiranana leaves the power. The new authorities denounce the French neo-colonialism. A "malagasiazation" of the economy emerges. Sakay is threatened. The French ambassador Pierre Hunt, who wants to preserve friendly relationships with the new Malagasy government, offers to transfer Sakay in 1977. The Vazaha leave the region in a complete mess. A page of the history of the relationships between Reunion and Malagasy is turned
Abstract FR:
Expérience de colonisation censée apporter une réponse au surpeuplement de l'île de La Réunion, la Sakay débute en 1952 dans une région désertique du Moyen-Ouest malgache. Financée sur des fonds publics nationaux et réalisée sous l'égide du Bureau d'études pour la production agricole, elle représente également un projet conçu dans le cadre du nouveau "Pacte colonial" français de l'après-guerre et visant à favoriser le développement économique et social de Madagascar. La Sakay se fait rapidement remarquer par son dynamisme. Un village, Babetville, est édifié avec ses infrastructures scolaires, sanitaires et religieuses. Des terres réputées incultes sont exploitées selon des techniques modernes. Des structures coopératives commerciales sont créées. Paradoxalement, l'indépendance de Madagascar proclamée en 1960 ne remet pas en cause la Sakay. Celle-ci poursuit son expansion économique et devient le troisième centre de production porcine du monde, un des greniers de Madagascar. Elle se transforme en une "société de vitrine", un miroir de la coopération française. Les autorités de la Grande Ile entreprennent d'en faire un modèle de développement agricole. Une "Sakay malgache", la SOMASAK, est créée fonctionnant selon des modalités identiques à la "Sakay réunionnaise". En 1972, le président Tsiranana quitte le pouvoir. Les nouvelles autorités dénoncent vertement le néocolonialisme français. Une " malgachisation " de l'économie se dessine. La Sakay est menacée. L'ambassadeur de France Pierre Hunt, soucieux de préserver des relations cordiales avec le nouveau régime malgache, propose son transfert en 1977. Les Vazaha quittent la région dans la confusion la plus totale. Une page de l'histoire des relations entre La Réunion et Madagascar se tourne.