Les relations militaires franco-allemandes sous la République gaullienne : 1958-1969
Institution:
Université Robert Schuman (Strasbourg) (1971-2008)Disciplines:
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De 1945 a 1958, sous la pression des évènements internationaux, la politique allemande de la France perdit progressivement de sa vigueur. Non dénués d'arrière-pensées, les desseins poursuivis par la IVe République se dirigeaient vers une identité européenne de défense sous direction française. Pour le Général de Gaulle, la réintégration de l'Allemagne dans le concert des nations ne devait pourtant pas s'effectuer au détriment de la France, comme en témoigne en particulier son refus de la CED. Au moment de la naissance de la Bundeswehr, l'Allemagne cherchait pour sa part sa voie entre les deux << hégémonies >> et la France. Des 1958, le Général de Gaulle souhaitait réformer l'alliance pour changer l'Europe, en particulier à travers les plans Fouchet. Adenauer envisageait certes une Europe franco-allemande, mais pas une défense sans les Etats-unis, comme l'illustre notamment l'affaire de la MLF. Cette période d'espoir culmina avec le Traité de l'Elysée auquel succédèrent bientôt les années de désenchantement. Jusqu'en 1969, le président français échoua dans sa tentative de reforme de l'alliance et de contrôle de l'Allemagne fédérale. Apres le départ d'Adenauer, les relations militaires franco-allemandes ne se réduisirent guère qu'à un épiphénomène des rapports est-ouest: telle était aussi la situation des deux armées. En dépit de missions différentes, certaines convergences transnationales rapprochaient cependant les soldats de part et d'autre du Rhin. Quelques réalisations phare (missiles) ne parvinrent pourtant pas à faire oublier les échecs (char lourd. Mirage III) et le sort réserve à la défense, laissée-pour-compte du Traité de l'Elysée. Une action positive fut néanmoins menée au sein d'un espace de coopération - les FFA et les aumôneries - situé hors de la stricte alternative politique/militaire, laquelle réussit à contrebalancer partiellement la tiédeur qui avait régné au sein des relations institutionnelles franco-allemandes pendant la république gaullienne.