Les entités spatiales politiques en Gaule centrale (Auvergne, Limousin, Gévaudan, Velay) du VIe siècle au milieu du XIe siècle : du territorium aux territoires
Institution:
Paris 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
A gentle evolution characterises the territorial history in central Gaul from the end of the 6th century to the middle of the 11th century. As a result of different "adjustment", the time where a common entity (we call the "territorium") dominated, gave way to a period ruled by several special personal entities (we call "territories"). The "territorium" is presented as a spatial projection of the civitas on differing scales. It's used as the common way to locally administrate the res publica. Each of these entities is built from one central space. This area is characterised by its high level of urbanitas, which is delineated by an enclosure, the type of which can be quite varied. Beside thes "territoria" other personal entities developed independently in order to administer areas that were excluded from its control. Originally installed with an exceptional status, by the middle of the 9th century these "territories" grew to be the dominant ones, and finally became the only type. The establishment of "territories" was no long under royal control. New local princes, acting in the manner of kings, based their territorial power by distributing their own honours and in that way created many more "territories". The vicaria territory was the main tool these potentes used to grow their power. Far from being a Carolingian dynastic entity, the vicaria territory was in fact the very best model of the new "territories" which were dominating in the second half of the 9th century in central Gaul. This point probably explains why the vicaria territory also resembles the fundamental entity which the first kinds of castle land areas (châtellenies) and territorial parishes originated from.
Abstract FR:
Une douce évolution caractérise l'histoire territoriale de la Gaule centrale entre la fin du VIe siècle et le milieu du XIe siècle. Par le jeu de divers ajustements, le temps où domine une entité généraliste de droit commun (le territorium), cède le pas à celui gouverné par des entités dérogatoires personnelles que nous nommons "territoires". Le territorium se présente comme une projection spatiale de la civitas qui, se déclinant à plusieurs échelles, permet d'organiser la gestion locale de la res publica. Chacune de ces entités est construite à partir d'un espace central généraliste. Celui-ci se caractérise par son niveau d'urbanitas matérialisé par la présence d'une clôture dont la forme peut être assez variée. A côté de ces territoria se développent d’autres entités permettant d’administrer des espaces exclus du droit commun par volonté royale. Primitivement installées dans un statut d’exceptions, ces "territoires" apparaissent au milieu du IXe siècle comme la nouvelle réalité dominante puis exclusive. Elles ne sont plus seulement des entités qui émanent du pouvoir royal. Les nouveaux princes locaux agissant à l'image du roi assoient leur pouvoir territorial en dispensant à leur tour leurs propres honores et en fondant ainsi une multitude d’entités de ce type. L'outil majeur de cette politique des potentes est la vicaria. Loin d'être une entité publique carolingienne, elle se présente ainsi comme le modèle même des "territoires" qui s'imposent dans la seconde moitié du IXe siècle en Gaule centrale. Elle semble pouvoir former l'entité fondamentale d'où sont issus tant les premières formes de châtellenies que celles de paroisses territoriales.