Les violences politiques en la France métropolitaine entre 1947 et 1953 : légitimité et illégitimité de la politique en actes
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Paris 1Disciplines:
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Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, à l'heure des ruptures des compromis et alliances de la Libération et de l'entrée en guerre froide, la période 1947-1953 s'accompagne d'un déchaînement de violences politiques. Mêlant revendications sociales et politiques à des objectifs internationaux, PCF et CGT, qui développent une politique par l'action inscrite dans la culture populaire, s' efforcent de mobiliser les masses, sans renoncer à des opérations de commandos. Le RPF qui se veut « rempart» au « totalitarisme » et promoteur d'un Etat fort, décide de défier les communistes sur leurs terrains, espérant démontrer l'impuissance de l'Etat à faire régner l'ordre. Electoralement majoritaires mais exclus du pouvoir, communistes et gaullistes se réapproprient Ie droit à la violence légitime acquis contre l' occupant et Vichy, déniée à des gouvernements « illégitimes ». L'Etat lui-même transgresse ses lois pour défendre les institutions. Si les objectifs assignés à la violence échouent globalement, la violence d'Etat qu'ils suscitent mine les institutions de la IVème République. Ces violences présentent des signifiants politiques propres. Facteur de politisation, elles ont crée des solidarités fortes, renforcé l'identité, la visibilité sociale et le sentiment de dignité des classes populaires; et préparé une réponse républicaine à la crise institutionnelle par le refus de la guerre civile.