Désertions et insoumissions sur la frontière des Pyrénées pendant la Guerre de 14-18
Institution:
PerpignanDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
During the First World War, the absentee soldiers and the deserters are very few in the Pyrenees, except on the borders of Catalonia and Basque country and few central cantons. Failure to join one’s unit is mostly a rural phenomenon, as immigrant conscripts refuse mobilization. As regards towns, the percentage of deserters is relatively more significant in industrial ones. Desertion, as a strategy, aims at diminishing the violence of combat, or even at fleeing it. Once the decision made, crossing the border is easy along the trails of this mountainous terrain. Solidarity between the Spaniards and the local families, together with long time opposition against the French state, benefit the objectors. The “raison d’état” becomes a priority: everywhere, arrests, repression or coercion are carried out illegally to dissuade deserters, but the result is rather limited, a mere slowing in the number of deserters. The permeability of the Pyrenees comes from a lack of preparedness in monitoring the border. At both ends of the mountain chain, the authorities admit their impotence. The deserters emigrate to America or take refuge in Spain, where they are welcomed. Few decide to return during the war, thinking of the amnesty which is triggering the movement of submission of the deserters, but not that of the absentee conscripts, who are not covered under this measure. Pacifism, the tendency to forget and the will to put everything behind, all combine to welcome back these insubordinate soldiers without repercussion
Abstract FR:
En 1914-18, à l’exception des frontières catalane et basque et de quelques cantons centraux, les insoumis et les déserteurs sont peu nombreux dans les Pyrénées. L’insoumission, due aux soldats émigrés qui refusent la mobilisation, est un phénomène surtout rural alors que le pourcentage des déserteurs est relativement plus fort dans les villes industrielles. La désertion s’inscrit dans les stratégies pour diminuer la violence des combats ou même la fuir. La décision prise, le passage de la frontière est aisé par les chemins de cet espace montagnard transfrontalier. La solidarité des Espagnols et des familles ainsi que la traditionnelle opposition au pouvoir aident les réfractaires. La raison d’État prime : partout, arrestations, refoulements ou pressions se font illégalement pour dissuader la désertion. Le résultat est cependant assez faible, à savoir un ralentissement du nombre de déserteurs. La perméabilité des Pyrénées est due à une impréparation de la surveillance de la frontière. Aux extrémités de la chaîne, les autorités avouent leur impuissance. Les déserteurs émigrent en Amérique ou se réfugient en Espagne, où ils sont chaleureusement accueillis. Peu se décident à revenir pendant la guerre, pensant à l’amnistie qui amorce le mouvement de soumission des déserteurs mais pas celui des insoumis non concernés. L’oubli, le pacifisme et la volonté de tout effacer se combinent dans l’accueil – dénué de tout reproche – qui est fait aux réfractaires