Gens d'armes et art de la guerre dans le sud-ouest de la France (1337-1380) : oppositions et spécificités
Institution:
Bordeaux 3Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
This thesis focuses on some military aspects in South-western France in the early years of the Hundred Years’ War (1337-1380), such as framework and strength, pays and art of warfare. It assesses the respective armies of the Valois King of France and of the King of England, Duke of Aquitany which rule the area between 1346 and 1356, and of the Viscount of Béarn as well. Specificities of the South-western part of France can be noticed on all sides, such as particular classes of men-at-arms (crossbowmen, serjeants and horsemen of lower value) or particular rates of wages. Thus, the Anglo-gascon soldiers are more like their French and Bearnese opponents than their English brothers in arms for the composition of troops, recruiting (contracts) and art of warfare. There would be a common provincial military identity, so to speak, between Gascony and Languedoc. Of course, each side have its own specificities: a great efficiency for Plantegenêt’s troops, a better organization and a larger number of soldiers for the French, with Gaston Fébus looking like a sort of synthesis of both. Common evolutions are noticeable on each side, and not only in South-western France, with the English often acting as the forerunners. From ca 1360 on officering structures (territorial commands, “auxiliarisation” and homogenization in the companies) and pay processes are simplified. Tactics of the victorious English armies (dismounted fights combined with archery) are copied and adaptated. Anglo-gascons are less interested in French practices (except for marshalls). But some areas seem immutable, such as siege warfare despite the development of the powder artillery.
Abstract FR:
Cette thèse porte sur quelques aspects militaires du sud-ouest de la France (structures, rémunération, art de la guerre) au début de la guerre de Cent Ans (1337-1380). Elle compare les armées du roi de France, du roi d’Angleterre (également duc d’Aquitaine), ainsi que celles du vicomte de Béarn. Quelques spécificités méridionales sont perceptibles dans tous les camps, avec certaines catégories de gens d’armes (arbalétriers, cavaliers de second ordre) ou des tarifs particuliers de gages. Aussi, les combattants anglo-gascons ressemblent plus à leurs voisins français et béarnais qu’à leurs compagnons anglais, par la composition de leurs troupes ou la manière de faire la guerre. Il y aurait donc une « identité régionale » militaire entre la Gascogne et le Languedoc. Chaque principauté a bien sûr ses particularités qui dépassent notre cadre géographique : efficacité dans l’art de la guerre pour les troupes des Plantagenêts, organisation et effectifs plus importants chez les Français, peut-être une synthèse des deux modèles avec Gaston Fébus… Des évolutions sont communes à tous les camps, et là encore, pas seulement dans le Sud-Ouest, les Anglais étant le plus souvent les précurseurs. A partir des années 1360, les structures d’encadrement (commandements territoriaux, « auxiliarisation » dans les compagnies) et les modalités de rémunération se simplifient, avec la professionnalisation des armées. Il y a aussi adaptions et imitations des tactiques anglaises victorieuses. Les Anglo-Gascons s’inspirent moins des pratiques françaises. Par contre, d’autres domaines semblent immuables, tels les procédés de la guerre de siège, malgré le développement de l’artillerie à poudre.